Un peu plus de la moitié (52 %) des Canadiens sont d’avis que même si leur salaire augmente au cours des prochaines années, celui-ci ne parviendra pas à rattraper les hausses des prix observées pour mieux revenir à un mode de vie prépandémique.
«Les attentes liées à la croissance des salaires sont faibles quand on les compare aux attentes d’inflation», rapporte la Banque du Canada (BdC) dans un sondage effectué de la fin octobre à la mi-novembre.
Tous ne sont pas aussi pessimistes: 19 % des répondants croient que leur salaire rattrapera «partiellement» les hausses de prix et 13 % estiment que leur salaire les absorbera complètement, tandis que 16 % affirment que leur salaire a suivi l’inflation.
Les perspectives généralement pessimistes que se font les Canadiens de leur propre portefeuille a un impact global sur leur consommation, et donc sur l’économie, rappelle la Banque du Canada (BdC).
Ainsi, la plupart des répondants au sondage (60 %) s’attendaient à une récession au cours des douze prochains mois. Parmi ceux-ci, près de la moitié (47 %) entrevoit une récession «modérée» et d’une durée «plutôt longue».
Les Canadiens ont déjà coupé dans leurs dépenses de manière importante. Tous les secteurs ne sont pas égaux et les dépenses jugées non-essentielles écopent davantage.
Au cours des six derniers mois, 87 % des répondants ont dit avoir moins investi dans les voyages, l’hébergement, les restaurants ou les loisirs, tandis que les trois quarts (74 %) ont réduit l’achat de vêtements et de chaussures.
Mais l’inflation a aussi un impact sur les besoins primaires: ils étaient 58 % à réduire leurs dépenses en frais d’épicerie et 22 % à réduire les frais liés à la santé et aux soins personnels.
En conséquence de 64 % des répondants à l’enquête prévoient réduire leurs dépenses et épargner davantage, un sommet remontant au moins à 2014. La moitié ont déclaré avoir l’intention de reporter des achats prévus.
Selon la BdC, «c’est surtout le cas de ceux qui ont un taux variable sur leur prêt hypothécaire ou d’autres dettes, comme une marge de crédit contractée pour effectuer des rénovations ou d’autres achats importants, et qui sentent les effets des hausses de taux».