Les infirmières de l’urgence de l’hôpital de Jonquière, à Saguenay, ont refusé de travailler pendant près d’une heure mardi matin parce qu’elles craignaient pour leur sécurité.
Avec un taux d'occupation qui frôle régulièrement les 150 % depuis plusieurs jours, le ras-le-bol des infirmières a atteint un sommet en matinée. Ce taux d’occupation s’expliquerait notamment par la population plus âgée que dessert l’hôpital de Jonquière.
Les infirmières ont repris du service lorsqu'elles ont obtenu la confirmation de leur employeur qu'une analyse du milieu de travail sera effectuée.
«Les employés, ils travaillent fort ces gens-là. Ils sont super investis. Ils sont engagés et ils veulent le meilleur pour leurs patients, alors on est extrêmement sensibles quand on a des personnes qui prennent la peine de nous dire "aidez-nous"», a commenté Josée Desgagné directrice adjointe de proximité pour le secteur Jonquière au sein du CIUSSS du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Afin d’évaluer les enjeux, un comité formé de divers intervenants sera mis sur pied, notamment pour étudier la répartition des lits dans le réseau de la santé local.
Agrandissement de l'urgence
Des lits supplémentaires ont été ouverts sur les étages mardi matin pour faire diminuer la pression à l’urgence, mais cette solution ne permet pas de régler le problème à long terme.
L’un des problèmes réside dans la désuétude de l’urgence, qui est aussi trop petite pour accueillir tous les patients, ce qui va jusqu’à créer un enjeu de sécurité. Une infirmière s'est d’ailleurs blessée la semaine dernière en trébuchant sur une civière.
Un projet de rénovation et d'agrandissement de l'urgence de Jonquière, annoncé en 2019 par le gouvernement Legault, permettrait de régler une partie des problèmes, selon le syndicat des professionnelles en soins affilié à la FIQ.
Cette vision est toujours partagée par le gouvernement, a assuré le député de Jonquière, Yannick Gagnon.
«Je sens le désir de la population. C’est une nécessité [d’agrandir l’urgence]», a-t-il reconnu.
Reste à voir si une annonce pourrait être faite prochainement, l'élaboration du projet accusant du retard en raison d'importants dépassements de coûts.
«J’ai pas de boule de cristal, mais j’ai un objectif avec l’équipe et j’espère que 2023 sera une bonne année», a laissé planer M. Gagnon sans s’avancer sur une date.
- Avec les informations de Kate Tremblay, TVA Nouvelles