La location du sous-sol de l’église Saint-Roch pour une période de 10 ans par la Ville de Québec est accueillie avec optimisme de la part d’intervenants en itinérance, même si aucun projet n’a encore été identifié pour l’instant.
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On apprenait lundi que la Ville a signé une promesse de location avec la Fabrique de la paroisse de Sainte-Marie-de-l’Incarnation.
« Ça ne nous garantit pas que ce sera une ressource ou des ressources en itinérance qui vont utiliser les locaux, par contre la porte est ouverte, alors que la Fabrique ne souhaitait pas renouveler le bail du Local qui était là précédemment. Alors, c’est quand même une avancée intéressante », a mentionné la coordonnatrice du Regroupement pour l'aide aux itinérants de Québec, Mélanie Gravel.
Les besoins sont grands en itinérance dans la capitale nationale, particulièrement depuis la fermeture controversée du Local en 2022, qui accueillait justement les sans-abris au sous-sol de l’Église Saint-Roch.
« La fermeture du Local a laissé un grand vide dans la ville de Québec. Actuellement, je le dis, il manque de ressource et il manque de moyens dans les ressources existantes. Alors, tout pas dans la direction de développer des organismes supplémentaires à l’itinérance, pour moi, c’est le bienvenu », a souligné le directeur général de Lauberivière, Éric Boulay, qui rappelle que son organisme doit souvent refuser des gens, faute de places.
Depuis le 12 décembre, la Cheminée nocturne peut accueillir une cinquantaine de personnes entre 22 h et 6 h, sur la rue Saint-Joseph. Breuvages chauds, collations et couvertures sont à la disposition des visiteurs qui peuvent s’y réchauffer et s’y reposer quelques heures.
« Clairement, la Cheminée nocturne répond à des besoins. Ça, on le savait bien avant l’annonce. D’autant plus que la Cheminée nocturne était un projet qui était déjà existant, mais qui a été bonifié par cette annonce-là. Une fois qu’on a dit ça, on n’a pas assez de ressources pour répondre à tous les besoins », a précisé Mme Gravel.
Pour Jason Royer, qui vit dans la rue, il est primordial que la Ville de Québec ajoute des ressources pour soutenir les personnes en situation d’itinérance.
« Aujourd’hui, si je suis encore vivant, c’est parce qu’il y a des organismes qui m’ont aidé. »
Marc, un usager de Lauberivière, avait aussi un message pour le maire Bruno Marchand.
« Je lance un défi à la Ville. On se permet de dépenser des sommes astronomiques pour des festivals, tandis que la nuit on peut en voir ici qui ont les pieds gelés. Il y a quelque chose de pas logique dans tout ça. »
La Ville précisait dans un communiqué diffusé lundi que les locaux pourraient être prêts à accueillir ses premiers locataires à l’hiver 2024. D’ici là, divers organismes ont été conviés à une rencontre vendredi pour le lancement de la démarche entourant la vision de l'administration Marchand en matière d'itinérance.