/regional/saguenay

Pénurie de main-d’œuvre: des villages-relais peinent à offrir tous les services requis

Photo AGENCE QMI, David-Alexandre Vincent

La pandémie et la pénurie de main-d’œuvre ont rendu la vie difficile aux villages-relais du Québec dont certains n'arrivent plus à remplir leur mission d’offrir une variété de services aux visiteurs et usagers de la route. 

• À lire aussi: Déboires dans les aéroports : le ministre et des dirigeants de l’industrie témoigneront

• À lire aussi: Des tronçons de la route 138 devront être déplacés

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, cinq municipalités ont le statut de village-relais accordé par le ministère des Transports du Québec. Elles ont le devoir d’offrir des commodités à certaines heures précises. L’offre obligatoire de toilettes publiques, de stationnement et d’essence est respectée dans la plupart des cas. C’est l’offre de restauration entre 7 h et 20 h en basse saison qui rend les choses plus corsées.

La municipalité de Saint-Fulgence, qui est traversée par la route 172 faisant le lien entre le Saguenay et la Côte-Nord, a vu son dernier restaurant fermer ses portes il y a deux ans. Elle est pourtant certifiée comme village-relais.

«On avait des clients en masse, mais avec la COVID on a perdu tous nos employés, a relaté l’ex-propriétaire du restaurant, Steve Gagnon, qui a conservé sa station-service. La pénurie de main-d’œuvre a commencé avant et tant que je serai vivant, je n’envisage pas de rouvrir.»

Le maire de l’endroit, Serge Lemyre, fonde espoir sur un nouveau café communautaire qui vient d’ouvrir. Mais il ne se fait pas d’illusion, aucun projet de restaurant viable n’est sur la table présentement. Ailleurs sur le territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, les heures et les jours d’ouverture sont réduits et la diversité d’endroits pour consommer un repas est peu présente, voire absente.

«C’est là où ça fait le plus mal, donc ce sera sûrement là où il pourrait y avoir des changements dans les prochains mois au niveau des exigences, a précisé la directrice de la Fédération des Villages-relais du Québec, Sylvie Bellerose. On sait que même dans des grandes villes, il y a des restaurants qui sont fermés le lundi et le mardi, donc avec le manque de main-d’œuvre, ça devient difficile d’offrir un service complet.»

L’organisation a donc vu la nécessité de publier un message sur son site internet pour avertir les usagers de la route que «les villages-relais et leurs commerçants partenaires redoublent d’efforts pour offrir des services de qualité et des lieux d'arrêts sécuritaires». «Les dépanneurs et stations d'essence sont ouverts, toutefois les horaires peuvent varier», précise-t-on.

La Fédération, qui compte plus d'une quarantaine de municipalités membres, constate tout de même que l’offre tend à s’améliorer depuis la fin des mesures sanitaires, mais sa directrice croit que les automobilistes et les camionneurs n’auront d’autres choix que de se tourner vers d’autres alternatives que les restaurants dans le futur. «De plus en plus, les dépanneurs offrent des mets préparés ou des sandwichs donc les usagers de la route auront quand même accès à un certain service d’alimentation», a confirmé Mme Bellerose.

Le ministère des Transports s’affaire à réviser les critères d’obtention du statut de village-relais en raison des conditions actuelles, mais ne peut dire à quel moment les changements seront apportés. Le ministère confirme toutefois que la réflexion porte notamment sur l’offre d’alimentation et de restauration.

  •  Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio : 

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.