Denis Lévesque revient au petit écran avec une série qui retrace l’histoire de LCN, chaîne d’information en continu qui célébrera ses 25 ans cette année.
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Cette semaine, retour sur la tragédie des Éboulements où 44 personnes ont perdu la vie le 13 octobre 1997, le jour de l’Action de grâce.
L’autocar dans lequel se trouvaient les voyageurs venus de Beauce a plongé dans un ravin, au bas d’une pente abrupte.
Il s’agit du pire accident routier de l’histoire du Canada, qui aura tragiquement permis de revoir toutes les règles entourant le contrôle routier de véhicules lourds au Québec.
Si dans l’esprit de plusieurs, l’accident des Éboulements a été causé par la côte particulièrement abrupte, il n’en est rien. C’est plutôt parce que les freins de l’autocar fonctionnaient mal que le drame s’est produit.
Selon le rapport du coroner Luc Malouin, ceux-ci ne fonctionnaient qu’à 20% au moment de l’accident et n’avaient pas été réparés.
En entrevue avec Denis Lévesque, il s’est rappelé de cet événement marquant de sa carrière.
«La cause de l’accident n’est absolument pas la côte, la cause est un autobus pas de freins. Mettez n’importe quel autobus pas de freins dans n’importe quelle côte du Québec, vous allez avoir le même résultat», souligne le coroner Malouin.
Il a notamment constaté au cours de son enquête de la «négligence institutionnelle».
«Les autobus de passagers on ne les arrêtait pas pour les inspecter», se souvient M. Malouin.
Les mesures mises ne place à la suite de son rapport «ont brassé les choses dans le contrôle routier».
«Ç’a réveillé tout le domaine du transport. Un poids lourd qui n’a pas de frein est une bombe sur roues», souligne-t-il.
Aujourd’hui, les accidents impliquant des poids lourds sont principalement causés par l’inattention des conducteurs.
Dans les cas des Éboulements, la côte où est survenu l’accident avait tellement mauvaise réputation qu’il n’y avait plus de touriste qui se rendait dans la région.
Ainsi, le tracé de la pente a été modifié pour des «raisons politiques», explique le coroner Malouin.
D’un point de vue personnel, la mort de ces 44 personnes a révolté M. Malouin.
«De voir 44 personnes mourir de cette façon-là, je trouve ça troublant, inacceptable. Oui, on doit tous mourir un jour, mais pas à cause de laxisme, pas à cause de gens qui n’ont pas pris leur responsabilité. Ça me dérange profondément», ajoute le coroner.
«Je suis coroner depuis 40 ans et j’ai compris il y a fort longtemps qu’il faut apprendre à vivre et à danser avec la mort. On tient pour acquis que demain matin, on va ouvrir les yeux vous et moi, mais on n’a aucune certitude. Il n’y a aucune certitude, on n’a même pas la certitude qu’on va se coucher à soir», philosophe-t-il.
«Quand on est coroner voit des enfants de 6-7-8 ans couchés sur notre table, décédé bêtement. Quand on a côtoyé la mort, on apprend à vivre.»
***Voyez l’émission intégrale dans la vidéo ci-dessus.***