Les agences de santé sont en train de phagocyter le système de santé, et il est grand temps de trouver une manière d’y remédier, estime Régine Laurent.
En tant qu’ancienne infirmière et ancienne présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Mme Laurent est bien au fait des problèmes qui pullulent dans le système de santé.
Outre les disparités salariales entre les infirmières d’agence et celles qui travaillent dans le public, un des enjeux est aussi le temps partiel fait par plusieurs infirmières.
«Il ne manque pas de personnes infirmières, c’est qu’il y en a trop qui travaillent à temps partiel, donc on manque d’heures travaillées dans le réseau public, et il y a en a une partie qui prend le beurre et l’argent du beurre», explique Mme Laurent.
Elle précise que plusieurs infirmières choisissent de travailler à la fois dans le réseau public et pour des agences, les deux emplois à temps partiel.
Une chose est claire pour Régine Laurent, c’est qu’il faut casser cette manière de faire.
Elle estime que la première avenue à explorer, c’est le calcul de la retraite.
«Une infirmière qui travaille à temps complet, qu’on oblige à faire du temps supplémentaire, tout le temps supplémentaire qu’elle fait compte zéro pour sa retraite», souligne Mme Laurent.
Elle propose ainsi que ce temps supplémentaire soit compté pour sa retraite.
«Mais bordel, elle l’a toujours bien travaillé !», lance-t-elle.
Même si elle admet que la position syndicale a toujours été de combattre le temps supplémentaire, Régine Laurent croit qu’il est peut-être le moment de changer de stratégie.
«En 2023, il faut prendre les grands moyens», estime-t-elle.
Le plus grand défi est de rentre attrayant le temps complet, surtout considérant le bassin vieillissant d’infirmières.
*Voyez le billet complet de Régine dans la vidéo ci-dessus*