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Immersion en français: un projet qui passe mal au Nouveau-Brunswick

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Photo d'archives, Agence QMI

Scruté à la loupe par le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, pour la troisième fois en deux semaines, le nouveau programme d’apprentissage du français comme langue seconde du Nouveau-Brunswick est loin de faire l’unanimité.

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Lors d’une consultation publique qui a duré plus de trois heures mardi soir à Saint John, près de 30 personnes, principalement des enseignants et des parents, se sont prononcés en défaveurs du nouveau programme, a rapporté le Global News.

Selon Olivia Donovan, une ancienne enseignante dont les trois enfants ont suivi le programme d’immersion francophone actuel, le problème réside plutôt dans le système d’anglais principal. En effet, elle estime qu’il faut davantage de ressources, d’enseignants et d’aides-enseignants au lieu d’un nouveau programme.

«Le système est vraiment sur le point de s’effondrer. Pourtant, nous avons un gouvernement qui veut imposer un changement massif sans plan et sans consultation appropriée», a-t-elle indiqué.

«Passez à travers les mailles du filet»

Alors que plusieurs parents se sont dits inquiets du manque d’apprentissage du français que leurs enfants pourraient avoir sous le nouveau programme, Brad Kennedy craint l’inverse pour son fils. Ce dernier est atteint d’apraxie, un trouble de langage rendant la communication plus difficile, a rapporté le Global News.

«Je suis inquiet pour mon petit garçon, a-t-il dit sur le bord des larmes. Il ne peut même pas parler l’anglais. Il comprend ce qu’on lui dit, mais il ne peut pas beaucoup communiquer en retour. Alors, comment je peux l’envoyer à l’école?»

Le nouveau programme obligerait tous les enfants du préscolaire et de la première année à suivre la formation en français et en anglais, et ce à part égale, un changement qui ne serait pas bénéfique pour tous les jeunes.

«Il semble que plusieurs [enfants avec des difficultés d’apprentissage] sont passés dans les mailles du filet et je sens que ça va aller en s’empirant», a précisé M. Kennedy.

À la sortie de la consultation, le ministre Hogan a fait savoir aux journalistes que l’expérience avait été «informative».

«Nous tenons ces consultations parce que rien à ce point n’est coulé dans le béton. Si c’était écrit dans la pierre, ce serait idiot d’avoir des consultations», a-t-il ajouté en précisant qu’il y a encore bien du temps pour peaufiner le projet qui sera approuvé à la fin de l’hiver ou au printemps.

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