Beaucoup d’acteurs de la gauche politique critiquent le système d’éducation québécois à trois vitesses; les panélistes de l’émission «La Joute» se prononcent.
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Les écoles publiques se distinguent en effet, bien sûr des écoles privées, mais aussi d’autres écoles publiques offrant, elles, divers programmes spécialisés, tels Sport-études, Musique-études, etc., ce qui constitue selon certains une injustice.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, n’entend d’ailleurs pas abolir ces programmes, mais les encourager.
Selon Gaétan Barrette, ces programmes spécialisés sont une bonne façon de dynamiser l’école et de lutter contre le décrochage scolaire.
«Je ne suis pas du groupe, dans la société, qui souhaite la disparition du privé. Par contre, pour ce qui est des programmes particuliers, oui [aussi], parce que là on touche au décrochage. Il y a toujours trop de décrochage, ça, c’est très clair. Et l’une des façons, à l’école, de combattre le décrochage, évidemment, c’est de rendre l’école encore plus intéressante comme milieu de vie adapté aux jeunes», explique-t-il.
Elsie Lefebvre ne souhaite pas non plus abolir nécessairement le système privé, mais déplore les inégalités sociales que le système à trois vitesses engendre, surtout en ce qui concerne les étudiants du tronc dit «commun».
«Le ministre [de l’Éducation] parle de programmes particuliers, donc un peu plus d’art, un peu plus de sport... mais ça, ce n’est pas la même chose que des vraies concentrations, ou des programmes qui seraient offerts à tous les jeunes», nuance l’ancienne députée péquiste.
«Parce qu’à l’heure actuelle, dans le réseau public, c’est si tu es très doué, soit en art, en sport, etc., ou très performant d’un point de vue académique. Le reste, ils vont dans le régulier qu’on appelle, et c’est à ça qu’on doit mettre fin, parce que ces jeunes-là, ils n’ont pas les mêmes opportunités», ajoute-t-elle.
Pour Stéphane Bédard, le système d’éducation public est compétitif dans les endroits où les écoles offrent des programmes spécialisés; il ne fait donc aucun doute qu’il faut donner un coup de pouce aux écoles qui en sont démunies.
Une nuance s’impose néanmoins selon le panéliste en fonction des besoins des régions, et notamment ceux de Montréal.
«En même temps, à Montréal, c’est pas l’ensemble du Québec. Qu’il y ait une intervention particulière sur l’accompagnement des Montréalais, autrement dit où il y a un niveau d’immigration qui est très élevé, ou il y a des complexités qui sont dues justement à différents phénomènes, qu’on ne nommera pas ici, mais qui sont bien réels, et qui vont amener pour les professeurs un surcroit, ne serait-ce que par rapport à la connaissance du français. Donc accompagnons mieux ces gens. Et maintenant, ailleurs, il y a une autre réalité qui existe»,-t-il.