Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé des assouplissements jeudi afin de former des enseignants plus rapidement, en plus de permettre aux éducateurs en service de garde de venir prêter main-forte en classe.   

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Les deux mesures s’inscrivent dans le « plan de match » en sept points présenté par le nouveau ministre afin de s’attaquer au manque de personnel dans les écoles et améliorer les taux de réussite. Plusieurs des volets seront détaillés au cours des semaines et mois à venir. 

Deux initiatives retiennent particulièrement l’attention. Québec entend créer une voie rapide pour permettre aux titulaires d’un baccalauréat pertinent d’obtenir un brevet d’enseignement. 

Le ministre a évoqué un brevet de 30 crédits, plutôt qu’une maîtrise qualifiante de 60 crédits comme c’est le cas présentement. 

« J’ai consulté plusieurs spécialistes de l’éducation et ils m’ont dit : c’est possible. En fait, il y en a plusieurs qui vont vous dire : ça fonctionnait bien du temps du certificat en pédagogie de 30 crédits », a commenté Bernard Drainville lors d’un point de presse en marge du caucus de la CAQ, dans un hôtel de Laval.  

Il fait valoir qu’un baccalauréat et un brevet requièrent quatre années d’université, soit le même temps qu’un parcours universitaire en enseignement. 

Bernard Drainville espère ainsi inciter une bonne partie des 4 000 personnes qui enseignent présentement grâce à tolérance d’engagement à obtenir leur brevet en bonne et due forme. 

• Écoutez l'entrevue avec Éric Gingras de la CSQ à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :

Du service de garde à la classe

Pour aider les enseignants confrontés à des cas de plus en plus lourds, le ministre propose de faire entrer les éducateurs en service de garde dans les classes. Ceux-ci sont présentement responsables de surveiller les enfants dans les cours d’école et sur l’heure du dîner. 

M. Drainville fait valoir que l’enseignante est seule lorsqu’un élève se désorganise, vit une anxiété ou a besoin d’aller aux toilettes. « La classe s’arrête pendant ce temps-là », souligne-t-il. 

L’éducateur en service de garde pourra alors soit prendre en charge l’enfant en difficulté ou superviser la classe pendant que l’enseignante s’occupe de ce cas plus lourd, fait valoir le ministre. 

Pourtant, la réforme scolaire, qui a fait passer les enfants en difficulté aux classes régulières devait s’accompagner de professionnels pour venir en aide aux enseignants : notamment des orthopédagogues, des orthophonistes, des techniciennes en éducation spécialisée. 

•  Écoutez l'entrevue de Benoit Dutrizac avec Bernard Drainville, ministre de l’Éducation sur QUB radio : 

Autres mesures

Dans sa liste de priorités, le ministre a également indiqué son intention de revaloriser le français et de poursuivre la rénovation et la construction d’écoles. 

« Le français est une priorité gouvernementale et c’est pourquoi le Ministère travaillera à trouver des pistes de solutions pour freiner le déclin du français écrit. Il est impératif d’arrêter les effets négatifs de la pandémie », a-t-il indiqué par voie de communiqué. 

Pour suivre son objectif de diplômer 30 000 étudiants et lutter contre le décrochage scolaire, le gouvernement prévoit également investir dans la formation professionnelle pour la rendre plus attrayante, en bonifiant l’offre de programmes et en valorisant le diplôme de formation professionnelle. 

Il prévoit également étendre les projets particuliers au plus grand nombre d’écoles secondaires publiques possible pour augmenter le sentiment d’appartenance et la motivation des élèves. 

Au passage, le ministre a indiqué qu’il entend moderniser le réseau scolaire afin d’augmenter la communication et le partage de données fiables « pour que soient prises les meilleures décisions possible ». 

- Avec l’Agence QMI