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Québec lance un grand chantier national sur la survie du français

Dans son offensive pour assurer l’avenir du français, Québec lancera une vaste campagne publicitaire afin de sensibiliser les citoyens au déclin de la langue commune, en plus de chercher à contrer l’attrait du contenu américain auprès des jeunes sur les plateformes numériques.  

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«Je ne suis pas certain que tous les Québécois sont au fait des statistiques alarmantes par rapport au français. Alors, il faut continuer de les informer. On a des outils, il faut les utiliser», a commenté vendredi le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge en conférence de presse.  

Le ministre a détaillé son plan d’action, dont les grandes lignes avaient été dévoilées en entrevue avec notre Bureau parlementaire. Il était accompagné de ses collègues à Christine Fréchette, Bernard Drainville, Pascale Déry et Mathieu Lacombe, membres du groupe d’action interministériel. Absente en raison d’une mission à l’étranger, la ministre Martine Biron sera également du groupe.  

Par contre, le ministre Simon Jolin-Barrette, qui avait piloté la réforme de la loi 101, ne fait pas officiellement partie de l’équipe. Celui-ci sera consulté au besoin, assure le ministre Roberge.  

Les détails du plan d’action seront dévoilés au terme d’une consultation qui se poursuivra jusqu’à l’automne prochain, mais déjà Jean-François Roberge évoque une vaste campagne de sensibilisation.  

«Il y aura une campagne publicitaire d’une grande envergure qui sera lancée dans les prochains mois et qui s’étalera sur plusieurs années. On disposera d’un budget conséquent pour être capable de rejoindre tous les Québécois, peu importe leur âge, peu importe la langue qu’ils parlent, peu importe là où ils vivent», a-t-il déclaré devant un parterre de journalistes.  

Écoutez l'entrevue avec Jean-François Roberge, à l’émission de Guillaume Lavoie diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio:

Hégémonie américaine

À la Culture, le ministre Mathieu Lacombe a témoigné du défi de rejoindre les jeunes avec du contenu québécois. Pour la première fois, a-t-il révélé, le nombre de foyers abonnés à une plateforme numérique a rejoint ceux qui sont abonnés au câble.  

Face à la domination des contenus américains sur les Netflix et Amazon de ce monde, Québec se questionne sur la façon de faire migrer le contenu télévisuel vers le numérique.  

Même constat pour la diffusion de la musique québécoise, qui ne compte que pour 9% du contenu musical en ligne. «Et là-dessus il y en a beaucoup qui étaient des contenus anglophones», note-t-il.  

«On a d’excellents produits culturels, déjà, mais on a de la difficulté à les faire passer, à les offrir, techniquement, à nos jeunes qui ne sont pas sur les mêmes plateformes que leurs parents, puis évidemment beaucoup moins que leurs grands-parents», a commenté le ministre Lacombe.  

Il ajoute que le Québec «doit en faire plus pour produire du contenu où les jeunes vont se reconnaître, même si on en fait déjà beaucoup de très grande qualité».  

Service en anglais

Les citoyens ont également un rôle à jouer, notamment lorsqu’il est impossible de se faire servir en français dans un commerce. «Je pense que, comme Québécois, on demeure évidemment polis et courtois, on demande à être servis en français, mais quand ce n’est pas possible, il faut porter plainte, il faut s’affirmer», estime le ministre Roberge. 

Le déclin de notre langue

Pourcentage de la population québécoise qui parle français de façon prédominante à la maison :

  • 1991 : 82,3 % 
  • 1996 : 81,9 %
  • 2001 : 82,3 %
  • 2006 : 81,1 %
  • 2011 : 80,0 %
  • 2016 : 79,0 % 
  • 2021 : 77,5 %

Pourcentage des travailleurs québécois utilisant principalement le français au travail :

  • 2001 : 81,8 %
  • 2021 : 79,9 %

Les secteurs industriels où le français décline le plus au Québec (2016 à 2021) :

  • Information et industrie culturelle (de 68,1 % en 2016 à 62,3 % en 2021)
  • Finance et assurances (74,3 % à 71,0 %)  
  • Services professionnels, scientifiques et techniques (69,2 % à 65,7 %)

Source : Statistique Canada

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