Exaspérée par les longs délais d'attente dans le réseau public, une femme de Québec qui souffre d’insuffisance veineuse sévère aux jambes déboursera 12 000 $ pour une chirurgie au privé.
« Ça s’est diagnostiqué il y a un an, mais c’est héréditaire mon affaire, donc ça fait vraiment longtemps que ça traîne », a mentionné Valéry Beaulé.
Il s’agit d’une problématique vasculaire qui lui cause des varices proéminentes, des lourdeurs et des engourdissements aux jambes, des douleurs intenses, des œdèmes et des lésions cutanées.

« Il y a un an, je suis allée voir mon médecin. Je n’en pouvais plus. J’avais vraiment des grosses douleurs, des brûlures, des sensations de serrements au niveau de mes jambes. »
Comme il n’existe aucun médicament qui lui permettrait d’améliorer sa condition, la femme de 31 ans a alors été placée sur une liste d'attente pour une opération. Mais elle a appris récemment qu’elle devrait encore attendre au moins deux ans avant de pouvoir subir une chirurgie.
« Triste, fâchée, chamboulée, parce que je me disais juste que je ne peux pas continuer à vivre avec ces douleurs-là éternellement non plus. Et fâchée parce que, à part mon médecin qui a constaté mes jambes, personne ne me voit, donc le délai d’attente de deux ans, j’avais de la difficulté à comprendre pourquoi, parce qu’il n’y a personne qui a vu ma situation. »

Une situation qui a des répercussions sur sa vie professionnelle. Elle-même ancienne athlète d’élite en patinage artistique, elle est aujourd’hui entraîneuse privée.
« Je continue à sourire, je continue à donner mes entraînements comme si de rien n’était, mais il est certain que par moments j’ai de la difficulté à continuer un entraînement. Je le fais pareil parce que je sais que c’est important de bouger, ça fait circuler le sang et tout, mais du fait que j’ai beaucoup de douleurs, ça fait que c’est plus difficile par moments. »
À bout de souffle, la mère de famille a alors décidé de se tourner vers le privé.
« Le chirurgien que je suis allée rencontrer au privé clairement ne comprenait pas pourquoi ma situation allait encore dans deux ans. Même lui a dit : il faut que tu fasses quelque chose, si tu ne fais rien, ce n’est pas envisageable. »
D’autant plus que les risques reliés à sa condition médicale ne sont pas à prendre à la légère.
« Ce qui peut arriver c’est : formation de caillot, formation de phlébite, si on a une phlébite qui est non traitée ça peut mener à une embolie pulmonaire aussi. Donc, il y a des répercussions quand même assez graves à attendre. »
L’opération, qui devait être remboursée par la Régie de l'assurance maladie du Québec, lui coûtera donc près de 12 000 $.
« C’est 5000 $ chaque jambe. Plus, bien entendu, les frais d’évaluation, d’échographie, et tout, au début. Les bas de support qu’on doit se procurer après aussi. Donc, sans mes amies, je ne pourrais pas avoir cette opération-là. »
Valery Beaulé parle de ses amies, parce qu’elles ont mis sur pied d'une cagnotte afin d’amasser de l’argent pour l’aider à payer sa chirurgie.
« Valéry c’est une personne qui ne demande jamais rien et qui est toujours là pour tout le monde », souligne Marie-Pier Brien. « Une de nos amies lui a fait comprendre que sa santé était primordiale et d’accepter l’aide, que pour toutes les fois où elle a aidé, bien là, la vie allait juste le lui retourner et que ce n’était pas un caprice. »
Mme Beaulé subira une opération à une première jambe le 14 février prochain. La seconde aura lieu une semaine plus tard, le 20 février.
« J’ai un mot : une qualité de vie extraordinaire après cette opération-là. J’ose juste imaginer tout ce qui va pouvoir se passer après. Surtout comment je vais mieux me sentir dans mon corps. »
Elle espère que son histoire provoquera une réflexion afin d’aider d’autres personnes dans sa situation.