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Un an de prison pour un blogueur antiféministe

Un antiféministe trouvé coupable d’avoir incité à la haine envers les femmes et qui a glorifié l’auteur de la tuerie de Polytechnique a écopé vendredi de 12 mois d’incarcération.

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« Je viens de perdre mon HLM [habitation à loyer modique] », a été la première réflexion qu’a eue, menottes aux poignets, Jean-Claude Rochefort, au palais de justice de Montréal, après que le juge Pierre Labrie l’ait condamné à un an de prison ferme.

Il devra aussi se soumettre à une probation de trois ans durant laquelle il ne pourra pas publier sur un site internet ou média social voué au grand public.

Rochefort avait été reconnu coupable d’avoir fomenté la haine envers les femmes dans des publications à l’automne 2019, à l’aube des commémorations de la tuerie du 6 décembre 1989, où 14 femmes ont été assassinées à l’École Polytechnique par Marc Lépine.

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L’homme de 74 ans, qui ne pourra pas posséder d’arme à feu pendant 10 ans, rejoignait quelque 60 000 lecteurs.

Tant le ministère public que la Défense conviennent que le blogueur ne présente toujours aucun remords pour les propos qu’il a véhiculés en ligne.

Un rapport présentenciel souligne même que les risques de récidive sont non négligeables pour celui qui craignait d’emblée de perdre son logis au terme du procès.

Des antécédents judiciaires pour bris de conditions et possession illégale d’arme à feu mènent aussi le tribunal à ne pas être « convaincu que l’emprisonnement avec sursis ne mettrait pas en danger la sécurité de la collectivité ».

Propos misogynes

À travers ses publications, Rochefort a fait référence à des tueries de masse dans les écoles, tout en suggérant d’utiliser des fusils d’assaut, comme Marc Lépine l’a fait.

« On peut voir des images de corps de femmes décapités et démembrés baignant dans le sang », décrit-on dans le jugement.

Même avant que sa sentence ne tombe, Rochefort n’a présenté aucun regret.

« Ça devait être fait. On devait les critiquer [les féministes] », a-t-il lancé, avec sa valise en cuir noir à ses côtés.

Dans ses écrits, Rochefort avait notamment ciblé la militante Mélissa Blais.

« Je n’ai pas seulement peur pour ma sécurité. J’ai aussi peur que d’autres femmes ne meurent de la main d’un tueur qui aurait décidé de suivre les suggestions de M. Rochefort », avait-elle témoigné.

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