Expulsée du Canada en 2020 pour avoir continué de travailler à temps partiel après l’obtention de son diplôme, une Camerounaise a enfin pu revenir au Québec samedi.
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Rose Eva, une jeune programmeuse camerounaise, était attendue à 15h à l'aéroport Pierre-Elliot Trudeau par sa famille et des élus du Bloc Québécois.
Pour rappel, la jeune femme est arrivée au Québec en 2017 pour faire une technique en programmation informatique à l’Institut Teccart à Montréal.
Elle étudiait à temps plein et travaillait à temps partiel dans une boutique de vêtements de Mirabel, comme la loi le lui permettait.
Elle a réussi à prendre de l’avance pour terminer son programme avant les autres étudiants et a obtenu son diplôme en septembre 2019 avec trois mois d’avance.
En décembre de la même année, Rose Eva s’est présentée aux douanes de Lacolle afin de demander le statut de résidente permanente.
Après une série de questions, on lui a demandé la date de fin de ses études et si elle avait travaillé par la suite. La Camerounaise a répondu honnêtement.
Selon les fonctionnaires d’Immigration Canada, Rose Eva était dans le tort. Elle aurait dû cesser de travailler la journée même de l’obtention de son diplôme, puis faire modifier son visa d’étudiante pour pouvoir être employée sans aller à l’école.
La jeune femme de 23 ans a été expulsée du pays en janvier 2020 et n’a pu y revenir que ce samedi.
Présents à son arrivée à l'aéroport, des élus du Bloc Québécois en ont profité pour dénoncer les déficiences du système d’immigration fédéral.
«Immigration Canada et le gouvernement fédéral doivent faire mieux, et améliorer leurs politiques et communications afin d’éviter que ce genre de situation ne se répète», ont soutenu les députés Rhéal Éloi Fortin et Alexis Brunelle-Duceppe.
«En croyant qu’elle pouvait légalement poursuivre son travail puisque sa session d’étude n’était officiellement pas terminée, Rose Eva a commis une erreur de bonne foi qui lui a coûté cher. Nous estimons que le règlement mérite une précision et surtout une amélioration, particulièrement dans le contexte actuel où plusieurs employeurs se battent contre la pénurie de main-d’œuvre », a exprimé Alexis Brunelle Duceppe qui suggère d’abolir cette formalité administrative.
Depuis l’automne dernier, Immigration Canada permet à certains étudiants de respecter la limite hebdomadaire de 20 heures de travail hors campus.
Certains étudiants sont même autorisés à travailler à temps plein pendant les congés prévus au calendrier, peu importe leur charge de cours.
«Le cas de Rose Eva illustre bien la lenteur et le manque de discernement des autorités fédérales, ont condamné les députés du Bloc Québécois. Nous nous sommes collectivement privés d’une précieuse ressource en informatique, fraîchement diplômée d’une institution québécoise et parfaitement intégrée à notre société, pendant trois ans, alors même qu’une pénurie de main-d’œuvre frappait et frappe toujours de plein fouet plusieurs secteurs de notre économie.»