Plus tôt cette semaine, on apprenait que le loyer moyen d’un appartement de deux chambres a grimpé de 90$ dans le Grand Montréal: ce prix se situe maintenant à 1022$. Qu’est-ce qui explique cette hausse ?
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C’est la plus forte hausse des loyers en 20 ans dans la grande région de Montréal.
«Il y a deux facteurs. D’abord, les loyers existants augmentent rapidement, notamment lors des changements de locataires comme le constate la société canadienne d’hypothèque et de logement. C’est le fruit d’évictions abusives. Et d’autre part, les nouveaux logements construits font monter le prix du loyer médian», explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Qu’est-ce que comprend un logement de deux chambres à 1022$?
«Généralement, ce ne sont pas des logements luxueux. On voit des demi-sous-sols à ce prix-là. La rareté de logements locatifs des dernières années a mis une pression sur ces prix à la hausse, qu’ils soient en bon état ou pas. Plusieurs locataires sont surpris de voir l’état de délabrement de ces logements-là qui sont affichés très cher», détaille-t-elle.
À qui appartiennent les logements ?
«La majorité des logements est possédée par de grands propriétaires. Ce qu’on voit, c’est une tendance à la financiarisation du logement, c’est-à-dire, des compagnies d’investissement qui investissent en immobilier ou des compagnies à numéro qui achètent des immeubles encore abordables détenus parfois par des petits propriétaires.»
«Ce sont ces compagnies qui sont derrière ces pratiques d’éviction frauduleuse. Ces pratiques sont donc répétées d’un quartier à l’autre. On commence à connaître leurs noms. Elles se font dans le but de gonfler le profit des investisseurs. C’est très dangereux cette tendance à la marchandisation», ajoute Mme Laflamme.
Pour le moment, aucune réglementation n’existe pour protéger contre les hausses abusives de loyer et les évictions frauduleuses, rappelle-t-elle.
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.