Quelle fierté d’obtenir son diplôme pour se lancer sur le marché du travail ! Après les emplois étudiants de soirs et de fins de semaine, on découvre enfin notre nouvelle carrière. Mais qu’en est-il si on brûle des étapes ? Alors que de plus en plus de jeunes travaillent un plus grand nombre d’heures et plus tôt, la question se pose : est-ce que cela aura une incidence sur le niveau de scolarité, voire sur le décrochage scolaire à moyen et à long terme ?
Au cours des derniers mois, nous les avons vus, ces adolescents, dans tous nos commerces de proximité. La pénurie de main-d’œuvre qui touche l’ensemble du Québec, la difficulté pour certaines familles de joindre les deux bouts et les changements dans la culture du travail chez les jeunes sont des enjeux qui expliquent cette présence accrue. Loin de se résorber, cette tendance actuelle semble être là pour de bon.
D’ailleurs, il est estimé que de 2021 à 2025, 46 300 postes seront à pourvoir en Chaudière-Appalaches, en raison de 32 800 départs à la retraite. De plus, pour 100 départs à la retraite, ce serait 66 jeunes de 20 à 29 ans qui intégreront le marché du travail. Dans ce contexte, il faut se questionner sur la place qu’occuperont les adolescents pour pallier le manque de main-d’œuvre et surtout, sur l’impact que cela pourrait avoir sur leur motivation scolaire.
- Écoutez l'entrevue avec Ariane Cyr à l’émission de Guillaume Lavoie diffusée chaque jour en direct 13 h 35 via QUB radio :
Trouver l’équilibre
Soyons clairs : le travail chez les jeunes n’est pas un enjeu en soi. On sait d’ailleurs que jusqu’à un certain nombre d’heures par semaine, un travail étudiant apporte plusieurs bienfaits à ceux qui l’occupent : confiance en soi, autonomie, apprentissages et bien plus. C’est au niveau de la conciliation études-travail qu’il nous faut redoubler de vigilance.
Malheureusement, il n’existe pas de recette gagnante quand il s’agit de balancer études, travail, loisirs, sommeil et temps pour soi. Chaque situation doit être réfléchie par et pour chaque jeune en tenant compte de son âge, de sa situation familiale, de sa motivation scolaire et de ses buts. La crainte actuelle, c’est que des jeunes n’aient pas tous les outils pour leur permettre d’atteindre cet équilibre et doivent faire une croix sur leurs aspirations scolaires.
Outils à mettre en place
La situation est d’autant plus préoccupante en Chaudière-Appalaches, alors que déjà en 2016-2017, 71 % des jeunes du secondaire travaillaient, contre une proportion de 53 % dans l’ensemble de la province. On peut facilement estimer que la situation n’a cessé de croître en raison des défis engendrés par le contexte économique de la région. Il faut donc s’assurer de mettre en place des mesures qui favoriseront la persévérance scolaire de nos jeunes. L’entourage a aussi un rôle important à jouer pour les sensibiliser et les soutenir à l’école tout au long de leur scolarité.
Chaque jeune doit avoir la chance de grandir et de découvrir ce qu’il aime, tant scolairement que personnellement, tout en travaillant s’il ou si elle le désire. Collectivement, misons sur une approche positive de l’école et du parcours scolaire pour accompagner les jeunes vers la réussite et le développement de leur plein potentiel, et ce, dans toutes les sphères de leur vie.

Photo Philippe Ruel
Ariane Cyr, directrice générale des Partenaires pour la réussite éducative de Chaudière-Appalaches

Photo fournie par Marie-Josée Morency
Marie-Josée Morency, vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis

photo Lynn Gosselin
Andréane Morin, directrice générale du Carrefour Jeunesse-Emploi de Frontenac

Photo Caroline Fournier
Martin Beaulieu, directeur général du CJE Beauce-Sud, représentant du projet #Mon choix, mes études