Alors que la pandémie entre dans sa quatrième année, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé lundi qu’elle maintiendrait son niveau d’alerte maximal, une décision qui est applaudie par la professeure spécialiste des urgences pandémiques à l’Université McGill, Joanne Liu.
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De passage à l’émission «Le Bilan», l’ancienne présidente internationale de Médecins sans frontières a indiqué que bien que la situation semble se stabiliser dans certains pays, d’autres nations comme le Japon et la Chine sont témoins de recrudescence de cas, et qu’il faut faire preuve de prudence.
«Je crois que ce serait beaucoup plus difficile de revenir en arrière et de redéclarer une urgence de santé publique de portée internationale», explique-t-elle.
Le maintien du niveau d’alerte maximal permettrait également une collaboration plus fluide entre les nations advenant une augmentation des cas à l’échelle mondiale, car l’arrivée de nouveaux variants est encore possible.
«Le fait qu’on garde l’étiquette d’urgence de santé publique de santé internationale, ça signifie qu’il y a une compréhension entre les pays dans le sens qu’on puisse avoir à s’aider mutuellement, continue-t-elle. Il y a encore des possibilités de mutation.»
La médecin affirme que la pandémie en serait à un point tournant, mais martèle qu’il faut faire preuve de prudence.
«On est dans une posture qui est beaucoup mieux que l’année dernière, on est peut-être à un tournant, mais je pense que c’est prudent de ne pas se précipiter et de crier victoire un peu trop tôt, dit-elle. J’aimerais mieux des assises plus importantes pour dire que c’est derrière nous.»
Elle estime que s’il y avait une chose à changer dans la gestion mondiale de la pandémie jusqu’à maintenant, ce serait l’égalité d’accès aux outils pour y faire face.
«Ça veut dire avoir accès de façon équitable aux traitements, au diagnostic et au vaccin, affirme la professeure. Là-dessus, on n’a vraiment pas été solidaire. J’espère qu’on arrivera à faire une entente une fois que ce sera derrière nous.»
Un traité pandémique de l’OMS est d’ailleurs en préparation à ce sujet.
Il devrait être prêt en 2024.
Voyez l’intégralité de l’entrevue de Joanne Liu à «Le Bilan» dans la vidéo ci-dessus