La Colombie-Britannique lance une expérience de décriminalisation des drogues dès mardi et pour une durée de trois ans.
L'objectif de cet essai est de réduire la honte et la stigmatisation entourant la consommation de drogues, qui, selon la province, empêche les gens d'accéder à des services vitaux.
Depuis 2016, les drogues ont tué près de 11 000 personnes en Colombie-Britannique, a rapporté « Global News ».
« Les drogues visées par cette exemption restent illégales », a précisé la province dans un communiqué. « La vente (ou le trafic) de substances contrôlées demeure illégale en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, quelle que soit la quantité. »
« Chaque jour, nous perdons des vies à cause de surdoses dues à l'approvisionnement en drogues illégales de plus en plus toxiques. Nous sommes déterminés à mettre un terme à cette tragique épidémie en prenant des mesures audacieuses et en apportant des changements importants aux politiques », a déclaré Carolyn Bennett, ministre fédérale de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé.
- Écoutez l'entrevue avec Dre Marie-Ève Morin, médecin de famille en santé mentale et dépendance à la clinique La Licorne à l’émission de Benoit Dutrizac via QUB radio :
« Les données montrent clairement que les Premières Nations continuent d'être touchées de manière disproportionnée par la crise des drogues toxiques en Colombie-Britannique », a déclaré Dr Nel Wieman, médecin en chef par intérim de l’Autorité sanitaire des Premières Nations.
Cela s'expliquerait par le fait que les membres des Premières Nations sont victimes de stéréotypes, de racisme et de discrimination à bien des égards, notamment dans les systèmes de soins de santé et judiciaire.
« La décriminalisation contribuera à atténuer les stigmates et la honte liés à la consommation de substances et à réduire les effets négatifs des accusations criminelles, ce qui est particulièrement important pour les membres des Premières Nations qui sont surreprésentés dans le système de justice pénale », a-t-il ajouté.