Santé Canada vient d’homologuer un casque muni de champs électriques, complémentaires aux traitements conventionnels de chimiothérapie et de radiothérapie, pour combattre les tumeurs au cerveau.
Une patiente d’ici en bénéficie déjà depuis plusieurs années, après un essai clinique aux États-Unis.
Maud Rebeyrol avait déjà subi deux interventions chirurgicales pour enlever une tumeur, un astrocytome de grade 4.
C’est son radio-oncologue qui lui a suggéré le casque en septembre.
«Il y a une certaine chaleur au niveau des électrodes. Les gens sont souvent étonnés; ils me disent: “Tu ne donnes pas des soubresauts?” Ils pensent que ça donne des chocs électriques, mais non, il n’y a pas de chocs électriques», dit-elle.
Le casque fonctionne grâce à un système qui génère des champs électriques qui vont directement dans la tête du patient grâce à 36 électrodes.
Le champ électrique fait en sorte que les cellules cancéreuses, qui tentaient de se multiplier, sont endommagées et se suicident.
«Le plus on le porte, le plus il y a de bénéfices. J’ai été capable de le porter à 72% du temps dans le dernier mois», raconte Mme Rebeyrol.
Des études internationales démontrent l’efficacité de l’appareil créé en Israël au début des années 2000.
«Ça montrait qu’on avait à peu près deux fois plus de chances d’être en vie cinq ans après le diagnostic si on faisait le traitement avec les champs électriques», explique le Dr David Roberge, radio-oncologue au CHUM.
Éric Renaud, lui aussi atteint d’un cancer du cerveau, le porte gratuitement et presque constamment depuis 2009, grâce à un essai clinique mené à Boston.
Il est prévu que les patients le portent durant deux ans, s’il n’y a pas de récidive, ce qui n’est pas son cas. Il a subi cinq interventions chirurgicales et de nombreux traitements de chimiothérapie et de radiothérapie depuis son diagnostic il y a 14 ans, mais dit que ce casque prolonge sa vie.
«Lors de mon diagnostic en 2009, on me disait qu’essentiellement, la courbe prédit de 12 à 14 mois. Dans mon cas, la tumeur était immense, elle faisait 9 centimètres, alors c’était plus six mois. Là, ça fait 14 ans», soutient-il.
Plusieurs autres patients québécois pourraient maintenant profiter de cette percée médicale. L’appareil, homologué depuis quelques années aux États-Unis, coûte cher, environ 25 000$ par mois.