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Un tableau de bord pour suivre l’état du réseau des services de garde

Le ministère de la Famille mettra en ligne, mardi matin, un tableau de bord qui, à l’instar de celui pour la Santé, permettra de connaître l’état de développement du réseau des services de garde au Québec. 

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La nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy, ne veut plus cacher son jeu et souhaite plus de transparence.

«Je trouvais important que ce soit transparent, que vous puissiez y avoir accès comme CPE. [...] C'est important pour les parents de savoir comment ça évolue», soutient Mme Roy en entrevue à TVA Nouvelles.

Pour elle, il est primordial d’avoir un outil pour suivre l’évolution du Grand chantier pour les familles. 

  • Écoutez l'entrevue avec Suzanne Roy à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct via QUB radio : 

«Je pense que quand on veut pouvoir agir sur un réseau, qu'on veut pouvoir cibler où on veut intervenir pour accélérer les choses, par exemple, et bien il faut voir chaque mois comment ça évolue et où sont nos problèmes. Qu'est-ce qui va bien, est-ce qu'on perd des places à un endroit alors qu'on en gagne à d'autres?», affirme la ministre. 

Tableau de bord du développement des places

Des listes d’attente interminables

Ce tableau de bord permettra notamment de suivre le nombre d’enfants en attente d’une place dans un CPE. Présentement, il y en a près de 34 000. 

Un nombre que la ministre de la Famille qualifie d’«énorme». 

«Compléter le réseau, ça veut dire 37 000 places en CPE, il y en a 30 000. D'ici quand? D'ici 4 ans dans le mandat actuel, alors c'est court», dit Suzanne Roy. 

Au CPE Les Mousses de Lévis, la liste d’attente pour les poupons seulement est interminable. 

«Lors des dernières inscriptions, il y avait 189 poupons en attente pour 14 places», rapporte Hélène Gosselin, directrice générale du CPE Les Mousses et présidente de l’AQCPE. 

Une politique nationale d’admission

La ministre de la Famille souhaite aussi être équitable dans l’attribution des places en CPE. 

Pour ce faire, elle veut mettre en place «une politique nationale d'admission pour que les parents sachent exactement à quoi s'attendre, c'est quoi les conditions d'admissions, quelle est la pondération qui est mise en place quand je risque d'avoir une place».

Suzanne Roy désire aussi qu’il y ait «une véritable liste d’attente pour que les parents puissent suivre». 

Chairs, table and toys. Interior of kindergarten.

dmitrimaruta - stock.adobe.com

Programme Agir tôt

Suzanne Roy veut également assurer un bon suivi des enfants avec le programme Agir tôt.

«On va le retrouver aussi dans la pondération qui va faire partie de la liste d'attente, parce qu'actuellement, les enfants vulnérables, les enfants issus de milieu plus pauvre, sont moins présents dans les CPE alors qu'on sait que ça pourrait être très utile pour eux», explique-t-elle. 

Quelques jours avant le déclenchement de la campagne électorale, le gouvernement a promis de convertir 1,4 million des places non subventionnées en places subventionnées.

En deux ans, ils en ont converti plus de 3500. 

«L'objectif est de 55 000 sur 5 ans, donc on devrait avoir transformé environ 40 000 places en places subventionnées, donc devrait être tout près de l'équilibre du réseau», assure la ministre de la Famille.

Capture d'écran/TVA Nouvelles

Le tableau de bord permettra d’ailleurs de suivre, chaque mois, la conversion des places non subventionnées en places subventionnées.  

La présidente de l’AQCPE, Hélène Gosselin, semble satisfaite du travail de Québec pour créer un plus grand nombre de places en CPE. 

«Là, il semble y avoir une réelle volonté politique d'accélérer le développement pour pouvoir répondre aux besoins», dit-elle. 

Pénurie de main-d’œuvre

En plus du manque de places, la pénurie de personnel dans les CPE contribue à allonger les listes d’attente. 

«Ça va être 18 000 éducatrices qu'on va développer, embaucher, recruter. 18 000 dans 4 à 5 ans. Je ne sais pas si vous voyez le défi», soutient Hélène Gosselin. 

Cette dernière croit d’ailleurs que «cette profession-là n'est pas encore assez valorisée et reconnue, ce qui fait que les jeunes qui s'inscrivent au cégep abandonnent dès la première année». 

La ministre de la Famille, de son côté, assure que son gouvernement «redouble d’imagination» pour pallier ce manque de main-d’œuvre. 

«Que ce soit au niveau de la formation, on offre des bourses, on fait, avec les CPE, du travail-étude. [...] On a plusieurs initiatives, par exemple, à l'international pour aller chercher des éducatrices des milieux francophones qui ont des diplômes déjà reconnus», énumère-t-elle. 

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