Après avoir dénoncé le «manque d’humanité» du gouvernement Legault parce qu’il demande la démission d’Amira Elghawaby en raison de ses propos controversés sur les Québécois, les libéraux réclament eux aussi son départ si elle ne s’excuse pas «dans les prochaines heures».
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La députée libérale de Westmount-Saint-Louisa publié lundi un message sur les réseaux sociaux dénonçant le refus du gouvernement de la CAQ de «reconnaître le racisme systémique», sa «rigidité sans nom» et le «manque d’humanité» dont il fait preuve en ne soutenant pas la nomination d’Amira Elghawaby à titre de représentante spéciale de la lutte contre l’islamophobie au Canada.
Quelques heures plus tard, ce message a été supprimé. Puis, le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a lui-même écrit un autre message dénonçant cette fois «les propos inacceptables et insultants» d’Amira Elghawaby, qui avait notamment noté dans une chronique que les Québécois «semblent influencés par un sentiment antimusulman».
Interrogé sur ce cafouillage, Marc Tanguay a expliqué mardi matin que «le tweet de Jennifer Maccarone était le résultat d’un travail d’équipe qui était incomplet». «C’est pour ça qu’elle l’a retiré», a-t-il dit en point de presse, en assurant que la position du PLQ est celle qu’il a lui-même exprimée.
M. Tanguay emboîte donc le pas au gouvernement, et il exige maintenant lui aussi des excuses de la part de Mme Elghawaby.
«C’est pour nous une condition sine qua non. Si elle ne le fait pas, elle ne peut pas rester en poste», a-t-il tranché.
Comme la CAQ, M. Tanguay juge insuffisante la clarification apportée par Mme Elghawaby, qui a fait valoir qu’elle «ne pense pas que les Québécois sont islamophobes» et que ses propos portaient sur un sondage au sujet de la loi 21.
- Écoutez l'entrevue sur le sujet de Jack Jedwab, président de l’Association d’études canadiennes à l’émission de Richard Martineau via QUB radio :
«Avec ce qu’elle a dit sur les réseaux sociaux, un doute demeure», a-t-il dit.
M. Tanguay somme ainsi Mme Elgahwaby de s’excuser le plus rapidement possible. «Le temps commence à être très tard pour elle pour s’excuser. Elle devrait le faire dans les prochaines heures. Si elle ne le fait pas, on aura compris», a-t-il soufflé.

Photo d'archives Agence QMI, MATTHEW USHERWOOD
Amira Elghawaby.
«Avec ce qu’elle a dit sur les réseaux sociaux, un doute demeure», a-t-il dit.
M. Tanguay somme ainsi Mme Elgahwaby de s’excuser le plus rapidement possible. «Le temps commence à être très tard pour elle pour s’excuser. Elle devrait le faire dans les prochaines heures. Si elle ne le fait pas, on aura compris», a-t-il soufflé.
QS veut une rencontre
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, voudrait lui aussi que Mme Elghawaby se rétracte plus clairement, car il juge que ses propos sont «faux» et «blessants». Il déplore que les déclarations de la militante et ex-journaliste mettent «tous les Québécois dans le même panier», alors que «nation québécoise n’est pas monolithique».
Toutefois, il est d’avis qu’il est trop tôt pour réclamer son départ. «Demander des démissions à tout vent, ce n’est pas mon style», a-t-il dit. En attendant, Québec solidaire a demandé à rencontrer Mme Elghawaby pour discuter de la lutte à l’islamophobie. Le moment de cette rencontre n’a pas encore été déterminé.