Le nombre d'incidents impliquant des drones dans les centres de détention du Québec a triplé en cinq ans, selon des données obtenues par TVA Nouvelles.
En 2017-2018, le ministère de la Sécurité publique a répertorié 211 incidents tandis qu’en 2021-2022, cette statistique a grimpé à 695.
C’est toujours la région de Montréal qui est la plus touchée, avec 453 incidents. Cependant, les régions de l’Ouest et de l’Est de la province ont aussi vu ce genre d’incidents augmenter. On a notamment intercepté 140 drones dans l’Ouest et 102 dans l’Est.
Le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, Mathieu Lavoie, a confirmé que ce sont presque tous les établissements de la province qui doivent maintenant composer avec ce problème.
«Ce qu’on voit c’est que près de la moitié des établissements sont confrontés à des épisodes de drones quasi hebdomadaires», a-t-il fait savoir.
Le problème est plus marginal au Bas-Saint-Laurent. «Il y en a eu six dans les neuf mois et c’est vraiment une région qui est moins touchée que les autres», a souligné en entrevue le directeur général du réseau de détention de l’est du Québec Christian Thibeault.
Pour renverser la vapeur, le réseau carcéral a mis en place plusieurs mesures qui donnent des résultats. «Si on se rapporte à l’année complète 2021-2022, c’est 82 % des drones qui ont été récupérés et c’est grâce au travail de notre personnel», a expliqué M. Thibeault.
Toutefois, les agents correctionnels réclament des outils technologiques plus performants, notamment des radars.
«Je pense que ça fait trois études de crédit qu’on nous dit qu’on va mettre en place des outils technologiques nous permettant de bien intervenir», a ajouté Mathieu Lavoie du Syndicat.
Le ministre de la Sécurité publique a confirmé que trois établissements seront équipés de radars performants dans les prochains mois.
«Bordeaux, Rivière-des-Prairies et Québec auront des détecteurs de drones fixes dès cette année», a soutenu le ministre François Bonnardel.
Cependant, l’implantation dans les autres établissements de la province devra attendre.