Contrairement à ce que plusieurs croient, les Canadiens ne mangent pas mieux que les Américains, a révélé une récente étude.
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Les nombreuses et précédentes études laissaient croire que les Canadiens s’alimentaient mieux que leurs voisins du sud.
Pourtant, celle menée par un professeur de l’Université Laval, et publiée mardi dans la revue scientifique «Nutrients», vient remettre les pendules à l’heure.
En effet, ces études se basaient sur les recommandations du Guide alimentaire canadien comme indice de qualité.
C’est en utilisant le même indice utilisé aux États-Unis que les chercheurs ont remarqué que l’écart était en fait beaucoup moins grand.
«Nous avons longtemps cru que les Canadiens s’alimentaient beaucoup mieux que les Américains, mais nos données suggèrent que ce n’est pas le cas. Dans un pays comme dans l’autre, la qualité de l’alimentation est faible. Nos conclusions risquent d’en décevoir plusieurs, mais elles ont le mérite de donner l’heure juste sur la question», a expliqué le responsable de l’étude, Michel Lucas, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval.
Selon les données analysées par l’équipe de chercheur l’indice de la qualité d’alimentation des Canadiens s’élevait ainsi à 36,5 en 2004 et 39,0 en 2015 alors que les études précédentes avaient établi ces chiffres à 58,8 et 68,2.
«[L’indice] est calculé à partir de données probantes liant la consommation de certains aliments à une baisse ou à une hausse du risque de maladies ou de mortalité. [Il] est positivement lié à la consommation de fruits, de légumes, de grains entiers, de noix, de légumineuses, d’acides gras oméga-3 à longues chaînes et d’acides gras polyinsaturés, et négativement lié à la consommation de boissons sucrées, de jus de fruits, de viandes rouges, de charcuteries et de sodium», est-il précisé dans l’étude.
«Il faut trouver de nouvelles façons d’amener la population à faire des choix alimentaires plus sains, a ainsi souligné le professeur Lucas. On doit passer à l’ère 4.0, celle de l’expérimentation, du développement des capacités d’agir (cuisiner, déguster, etc.) et de la création d’environnements favorables aux bons comportements.»