Les concentrations moyennes annuelles de particules fines à la station du Vieux-Limoilou sont « parmi les plus élevées de la province », confirme un nouveau rapport sur la qualité de l’air qui fait plusieurs recommandations destinées notamment au port de Québec.
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Il s’agit-là d’une des conclusions d’un rapport de plus de 1200 pages remis vendredi au ministre de l’Environnement et rendu public mardi.
Il a été rédigé par le Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques à Limoilou, présidé par Jean-Pierre Charland. Mardi soir, pour présenter son pavé, ce dernier a animé une séance d’information, à laquelle ont pris part une trentaine de citoyens.
Nickel : des dépassements notés
Le volumineux document évoque l’enjeu du nickel qui est au cœur des débats depuis que le gouvernement du Québec a permis – depuis avril 2022 - de quintupler les seuils de concentration quotidiens.
Même si le Groupe de travail n’avait pas le mandat de prendre position au sujet de cette hausse, il a néanmoins noté que « malgré des mesures d’atténuation mises en place, des dépassements de la norme sont encore observés, une situation inacceptable pour une partie de la population ».
En utilisant rétrospectivement le nouveau seuil quotidien (70 nanogrammes par mètre cube), M. Charland note qu’il y a quand même eu 44 dépassements de cette limite à la station de Limoilou (entre 2011 à 2021) et 23 dépassements aux stations du port de Québec (entre 2015 et 2021). Au début de 2022, il y a eu cinq dépassements de cette norme, a-t-il précisé en soirée. Cela dit, le risque de cancer lié au nickel n’est pas établi, lit-on dans le rapport.
Circulation automobile
L’autre « contaminant prioritaire » que le Groupe a à l’œil est le dioxyde d’azote qui est « la forme d’oxyde d’azote qui a la plus grande toxicité ».
Ses concentrations dépendent principalement de la circulation automobile. Santé Canada dresse un lien de causalité entre cette pollution routière et plusieurs types de maladies et de cancers. « On dépend peut-être un peu trop de nos voitures », a laissé tomber Jean-Pierre Charland en soirée tout en évitant de prendre position sur le 3e lien.
Manutention et entreposage
Le rapport fait une vingtaine de recommandations. Sur les quatre les plus urgentes, à mettre en place en moins d’un an, trois concernent le port de Québec. On préconise une « amélioration continue des procédures de gestion des poussières lors de la manutention et l'entreposage de solides en vrac au Port de Québec et dans la zone industrielle de Limoilou ».
Un système de mesure en temps réel des émissions fugitives et l’amélioration continue des procédures de gestion des poussières sont suggérés.
D’autre part, une réglementation sur le chauffage au bois, l’électrification des quais des navires de croisières et le nettoyage des voies de circulation font également partie des pistes suggérées.