Les automobilistes de Sherbrooke devront se faire à l'idée puisque le temps où on pouvait faire le plein d'essence et ensuite payer à l'intérieur est révolu.
Comme c'est déjà le cas à Montréal, de plus en plus de détaillants exigent le prépaiement, que ce soit à la pompe ou à l’intérieur.
Ces mesures, de nombreux détaillants les ont mises en vigueur depuis quelques jours afin de contrer les vols d'essence qui se font de plus en plus nombreux.
En raison de la flambée des prix de l'essence, les vols de carburant ont triplé en 2022.
À Sherbrooke jeudi dernier, au dépanneur Caleb de la route 200 dans le secteur Saint-Élie, un individu est reparti sans payer.
Sur les images des caméras de surveillance, on peut le voir descendre de son F 150 noir, faire semblant de nettoyer son feu arrière pour s'assurer que sa plaque d’immatriculation était dissimulée par la neige. Une tuque enfoncée jusqu'aux oreilles, des verres fumés et un foulard lui recouvrant une partie du visage, il a rempli deux bidons de quatre litres puis sa camionnette tout en jetant un regard vers le dépanneur pour s’assurer que personne ne le surveillait.
Il a ensuite fui les lieux en trombe, et ce sans payer les 248 $ d’essence qu’il a pris.
Des vols d'essence, Suzanne Charland, propriétaire du dépanneur, en est victime trois à quatre fois par mois. Comme il est impossible de payer par crédit directement à ses pompes, elle exige maintenant que ses clients prépaient pour leur achat d'essence.
Le groupe Guérette possède 11 stations-service dans la région.En raison de ce fléau, l'entreprise demande elle aussi aux automobilistes qui ne paient pas directement avec carte de crédit à la pompe d’entrer dans le commerce pour un paiement préautorisé.
C'est le seul moyen qu'elle a trouvé de se protéger contre les vols qui totalisent en moyenne 1000$ par mois pour chacun de ses commerces.
Cette pratique est déjà bien implantée dans d'autres régions comme Montréal. Plusieurs consommateurs que TVA Nouvelles a croisés se sont d’ailleurs dits déjà habitués.
Pour des propriétaires comme Suzanne Charland, adapter ses équipements pour le paiement à la pompe demandera un investissement d’une quarantaine de milliers de dollars, des dépenses supplémentaires dont elle se serait volontiers passée.