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Chemin Roxham: la ministre de l'Immigration rentre dans le rang

Après avoir contredit le premier ministre Legault en disant qu'il est «dangereux» de fermer le chemin Roxham, la ministre de l'Immigration a révisé sa position et est rentrée dans le rang.

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La confusion a régné à la CAQ jeudi sur la question du chemin Roxham et le gouvernement a envoyé des messages contradictoires, d'abord par la bouche de la ministre de l'Immigration, Christine Fréchette. En réponse au Parti Québécois (PQ) qui avait annoncé le dépôt d'une motion pour réclamer la fermeture de cette route, elle a affirmé qu'il serait inefficace de le faire. «Le chemin Roxham, s'il est fermé, il va simplement s'en recréer un autre quelques kilomètres plus loin, donc, ça ne règle absolument rien de proposer de fermer le chemin Roxham. [...] Ce serait dangereux parce que ça fait en sorte de passer à travers des chemins qui ne sont pas balisés [...]. Donc ça rend la traversée plus périlleuse.»

Or, elle contredisait ainsi le premier ministre, François Legault, qui avait réclamé en mai la fermeture de ce chemin emprunté par les immigrants irréguliers. Il avait interpellé directement le premier ministre Justin Trudeau, à cet effet. 

Interrogé sur la position de sa ministre, le premier ministre Legault a réitéré sa position initiale. «On demande au gouvernement fédéral, et ça relève du gouvernement fédéral, de fermer, ou en tout cas d'appliquer la même façon de faire qu'à l'aéroport Pierre-Elliot-Trudeau, c'est-à-dire de les retourner.»

Mme Fréchette s'est par la suite présentée de nouveau devant les médias pour réviser sa position, reprenant en substance les propos du premier ministre. «Roxham, il faut que ça ferme. [...] On en a assez de ce flot incessant de demandeurs d'asile.» Elle a souligné que ce n'est pas M. Legault qui lui a demandé de changer son discours. 

«Confusion»

Le porte-parole du PQ en matière d'immigration, Pascal Bérubé, déplore que le gouvernement ait rejeté la motion de son parti exigeant de mettre fin au passage sur Roxham. «On rit du monde. La nouvelle position, c'est celle de la ministre, pas celle du premier ministre. Il y a confusion. [...] Les gens retiendront que la CAQ a choisi de ne pas demander la fermeture du chemin Roxham. C'est regrettable.»

M. Bérubé estime qu'il est inéquitable que le Québec doive gérer ce flot de demandeurs d'asile. «L'Ontario, là, des donneurs de leçon du multiculturalisme, là, est-ce qu'ils peuvent prendre leur part? Est-ce que d'autres provinces pourraient équitablement, au prorata de leur population puis de leur capacité d'accueil, prendre leurs responsabilités? Qui a décidé que ça allait être le Québec qui allait accueillir l'essentiel des demandeurs d'asile? Au nom de quoi? »

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Il regrette que le flux de demandeurs d'asile coûte au Québec 20 millions $ par mois en aide sociale, selon les données dévoilées par La Presse.

Pas clair sur les moyens

Si Ottawa n'agit pas, c'est au Québec de poser des gestes, selon M. Bérubé. Mais sur le plan des moyens, le député n'a pas voulu se commettre. «Écoutez, là, je ne suis pas au gouvernement, je n'ai pas accès à tout, mais on envoie un message que nous ne contrôlons pas nos frontières.» Il a évoqué l'intervention de la Sûreté du Québec, comme cela a été le cas lors de la fermeture des accès au Nouveau-Brunswick, pendant la pandémie.

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