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De l’aide pour les adolescents ayant des troubles alimentaires

Un nouveau projet-pilote de télésoins pour les jeunes souffrant de trouble alimentaire voit le jour au Saguenay-Lac-Saint-Jean, une nouvelle ressource pour aider à ce problème qui s’est accentué avec la pandémie.

Environ 75% des troubles alimentaires débutent dès l'adolescence. Malheureusement, ce phénomène a pris de l'ampleur partout au Québec depuis le début de la pandémie.

«Habituellement, on a 8 à 10 patients sur la liste d'attente, ce qui ne semble pas beaucoup, mais ce sont des suivis de mois et d'années. Ça a grimpé jusqu'à 35-40. Les hospitalisations, qui étaient de 15 à 20 par année, sont passées à 34 pour l'année 2021-2022 », a observé Dre Johanne Harvey, pédiatre spécialiste en médecine de l'adolescence au CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean. 

Entre 2016 et 2017, 200 élèves du secondaire ont reçu un diagnostic médical de trouble alimentaire dans la région. 

«Ça représentait 1.8% des jeunes du secondaire dans la région qui souffraient de trouble des conduites alimentaires, par rapport au Québec où c'était 2.2%.

Ayant une plus grande demande, ça nous prend les outils nécessaires pour assurer un suivi raisonnable avec une fréquence acceptable», a poursuivi la Dre Harvey. 

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Aide à distance 

Les spécialistes travaillent depuis 2019 sur un projet-pilote de télésoins. À l’époque, RBC Banque Royale a contribué à offrir un généreux don de 200 000 $.

Le projet-pilote a officiellement été lancé ce jeudi dans le cadre de la semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires.

L'objectif de ce nouveau service est d'offrir un suivi à distance aux adolescents atteints d'un trouble alimentaire lorsqu'ils sont en période de rémission. 

«C'est vraiment une manière de rester à l'affût de ce qu'il se passe. C'est une plateforme où les jeunes vont remplir des questions sur leur état de santé, diverses questions pour évaluer le fonctionnement et aussi pour être à l'affût des signes de détérioration à la maison», a expliqué Mylène Tapin-Cyr, infirmière clinicienne à la clinique multidisciplinaire de l'adolescence du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

«On va retrouver beaucoup de capsules d'enseignements. La plateforme est faite à partir d'algorithmes. Selon ce que le patient va répondre, il y a des conseils qui vont lui être donnés. Ça fait en sorte qu'ils vont prendre une routine d'autosurveillance, d'autogestion. C'est vraiment le but et ultimement de diminuer les visites à l'urgence, les hospitalisations et la durée des hospitalisations», a ajouté Émilie Brassard, infirmière clinicienne pour le service de télésoin à domicile. 

Précurseurs dans la région 

Il s’agit d’une première à l'échelle provinciale. 

«Étant donné le projet avec la fondation et la banque RBC, on a pu monter ce programme-là qui n'existait pas ailleurs au Québec. Étant donné que la plateforme est provinciale, c'est voué à être utilisé par d'autres centres», a admis Mme Brassard. 

«Il faut être d'abord patient ou famille de la clinique de l'adolescence. C'est offert dès l'ouverture du dossier si c'est pour des patients qui sont relativement stables. On a présentement 10 familles qui sont inscrites pour récemment débuter et c'est sûr qu'on veut que ça grandisse en termes d'opportunité», a précisé Dre Johanne Harvey.

Ce service pourrait éventuellement être instauré dans d'autres Centres hospitaliers de la province, dépendamment des résultats du projet-pilote.

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