Malgré la hausse du nombre «d’enfants Roxham», la francisation des écoliers va rondement dans le réseau de l’Éducation, se réjouit le ministre Bernard Drainville.
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Le Journal révélait jeudi matin que bon nombre d’élèves qui ne parlent pas un mot de français doivent patienter parfois jusqu’à des mois avant d’avoir des services de francisation, souvent jugés insuffisants. C’est le cas d’une jeune fille ukrainienne, arrivée en octobre dans une classe de Québec. Pendant des semaines, l’élève et le personnel de l’école n’ont pu compter que sur Google traduction pour se comprendre.
Qu'à cela ne tienne. Le ministre de l’Éducation est très optimiste. «Sur la francisation, les chiffres sont quand même impressionnants. On est rendu à 928 classes d’accueil au Québec, comparativement à 704 à la fin de l’année scolaire dernière!», a-t-il commenté.
Uniquement dans le centre de services scolaires de Montréal, tout près de 100 classes d’accueil ont été créées depuis un an, a renchéri M. Drainville. «Ça, c’est beaucoup des enfants Roxham. Et ces enfants Roxham, on doit les scolariser. On ne doit pas les laisser tomber».

Photo Martin Alarie
Il applaudit la réponse du réseau de l’Éducation à la hausse du nombre d’élèves allophones. «Mais c’est absolument exceptionnel ce qui se passe présentement dans notre système scolaire. On réussit, malgré la pénurie, malgré les difficultés à trouver de l’espace, on réussit à scolariser ces nouveaux immigrants, ces enfants allophones», insiste-t-il.
Est-ce normal que des élèves (allophones) doivent se rabattre sur Google translate pendant des mois? Le ministre Drainville n’a pas voulu répondre à la question.
Inacceptable!
Le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois soutient que l'État québécois a une responsabilité envers les gens qu'il accueille, c’est-à-dire de leur fournir les outils pour apprendre le français.
«Des enfants qui se mettent à apprendre le français sur Google Translate dans des écoles publiques, c'est inacceptable. Et, au lieu de prendre toutes les occasions pour faire des déclarations incendiaires sur l'immigration, là, puis nous parler de suicide, puis je ne sais pas trop quoi, M. Legault devrait s'occuper de ça, parce que ça, c'est un vrai problème!», a pesté le chef parlementaire de Québec solidaire.
Le péquiste Pascal Bérubé souligne que la francisation doit se faire le plus rapidement possible. «Les gens, quand ils arrivent ici, ils sont de bonne foi. Ils veulent apprendre le français. Ils réalisent bien que c'est une langue importante pour fonctionner, mais il faut s'aider», plaide-t-il.
- Avec la collaboration de Gabriel Côté