Une femme de Magog a lancé un véritable cri du cœur jeudi puisque son mari atteint de troubles cognitifs attend une place en CHSLD depuis qu’il a été admis au centre hospitaliser de Magog en septembre dernier.
Marcel Filion est hospitalisé depuis le 16 septembre dernier. Sa conjointe des 58 dernières années, Nicole, lui rend visite tous les jours. La dame se sent toutefois impuissante étant donné que son mari dépérit de fil en aiguille, faute de stimulation et de loisirs.

«Il ne comprend pas pourquoi il est là. Quand il voit sa situation, il pleure et il est tellement déprimé. Il m’a dit: “quand je me réveille, je me touche et si je vois que je suis encore en vie, je pleure”. Ça vient me chercher», a raconté avec émotion Nicole Filion.
Le couple ignore quand l’homme finira par obtenir sa place en centre de longue durée. Son épouse déplore être laissée dans le néant. Malgré des appels aux comités des usagers et au Commissaire des plaintes, elle n’a toujours aucune idée du moment où son mari pour quitter l’hôpital pour se rendre en CHSLD.

«C’est très pénible, a-t-elle expliqué. Je ne vois pas le bout de ça. Quand je pose des questions et que je demande combien il y en a devant lui, on ne me répond pas. Ça fait quatre mois et demi, est-ce que ça va durer une autre année? Ça n’a pas de bon sens!»
La situation de Nicole et de Marcel Filion est loin d’être unique. Au Québec, 4 209 personnes étaient en attente d'une place en CHSLD, en date du 12 janvier, selon des données du gouvernement du Québec. En Estrie, 299 personnes se retrouvaient dans cette situation, dont 155 en avaient fait la demande de leur domicile et 84 en centre hospitalier.

«Le virage qu’on veut faire, c’est de s’assurer que la majorité des personnes fassent leur temps d’attente à la maison, pour dégager dans un temps plus rapide les lits d’hôpital. Dans certaines circonstances [...], la sécurité est peut-être mieux à l’hôpital qu’à la maison dans le contexte des besoins», a indiqué Danika Manseau, directrice à la Direction du soutien à domicile et des services spécialisés en gériatrie, en déficience et en trouble du spectre de l'autisme au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
Nicole Filion espère maintenant que son mari puisse bientôt quitter l'hôpital, et qu’il soit enfin amené dans un endroit qui lui convient.