/news/politics

Subventions à de gros pollueurs: une aide nécessaire, dit Charette

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Il faut aider les entreprises à faire face au coût carbone qui leur est imposé au Québec, a dit le ministre de l’Environnement Benoît Charette pour défendre les subventions accordées à de gros pollueurs, dont la très prospère pétrolière Suncor.

• À lire aussi: Demande en électricité: Hydro-Québec s’attend à du jamais vu

• À lire aussi: «On ne peut pas développer l’économie verte en scrappant l’environnement», lance GND

«Ces entreprises-là au Québec sont soumises à un coût carbone qui ne leur est pas imposé ailleurs dans le monde. Le Québec encore aujourd’hui est un des rares États à avoir mis un prix sur le carbone. Il faut les aider à faire face à cette obligation-là», a dit M. Charette, jeudi, dans les couloirs du parlement.

Le gouvernement Legault a annoncé mercredi l’octroi de plus de 18 millions $ en subventions à six grands pollueurs du Québec, pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

La pétrolière albertaine Suncor, qui exploite une raffinerie à Montréal, recevra 3,2 millions $ pour analyser et mettre en œuvre des mesures d’atténuation des émissions de GES. Parmi les autres bénéficiaires, on compte le géant minier Rio Tinto (9,3 millions $), le producteur de chaux Graymont (2,3 millions $) et le cimentier CRH (2,1 millions $).

À la question de savoir s’il est indécent de soutenir financièrement des entreprises polluantes qui font de gros profits, M. Charette a répondu: «D’aucune façon».

«C’est un secteur qui doit être appuyé comme le secteur des transports. Le transport, c’est 43-44 $ de nos émissions. L’industrie, c’est 30 % de nos émissions», a-t-il ajouté.

«Pollueur-payé»

«On connaissait le principe du pollueur-payeur. La CAQ est en train d’inventer un nouveau principe : celui du pollueur payé», a ironisé le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, en entrevue.

M. St-Pierre Plamondon considère que le gouvernement devrait plutôt contraindre ces entreprises à se conformer aux normes environnementales «par la force de la loi». «Il faudrait imposer leur profit, et réinvestir ces sommes dans la transition vers une nouvelle économie plus verte», a-t-il dit.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.