Il faut aider les entreprises à faire face au coût carbone qui leur est imposé au Québec, a dit le ministre de l’Environnement Benoît Charette pour défendre les subventions accordées à de gros pollueurs, dont la très prospère pétrolière Suncor.
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«Ces entreprises-là au Québec sont soumises à un coût carbone qui ne leur est pas imposé ailleurs dans le monde. Le Québec encore aujourd’hui est un des rares États à avoir mis un prix sur le carbone. Il faut les aider à faire face à cette obligation-là», a dit M. Charette, jeudi, dans les couloirs du parlement.
Le gouvernement Legault a annoncé mercredi l’octroi de plus de 18 millions $ en subventions à six grands pollueurs du Québec, pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).
La pétrolière albertaine Suncor, qui exploite une raffinerie à Montréal, recevra 3,2 millions $ pour analyser et mettre en œuvre des mesures d’atténuation des émissions de GES. Parmi les autres bénéficiaires, on compte le géant minier Rio Tinto (9,3 millions $), le producteur de chaux Graymont (2,3 millions $) et le cimentier CRH (2,1 millions $).
À la question de savoir s’il est indécent de soutenir financièrement des entreprises polluantes qui font de gros profits, M. Charette a répondu: «D’aucune façon».
«C’est un secteur qui doit être appuyé comme le secteur des transports. Le transport, c’est 43-44 $ de nos émissions. L’industrie, c’est 30 % de nos émissions», a-t-il ajouté.
«Pollueur-payé»
«On connaissait le principe du pollueur-payeur. La CAQ est en train d’inventer un nouveau principe : celui du pollueur payé», a ironisé le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, en entrevue.
M. St-Pierre Plamondon considère que le gouvernement devrait plutôt contraindre ces entreprises à se conformer aux normes environnementales «par la force de la loi». «Il faudrait imposer leur profit, et réinvestir ces sommes dans la transition vers une nouvelle économie plus verte», a-t-il dit.