Les partis d'oppositions craignent que l’expertise québécoise de production de vaccin à base végétale soit perdue avec la fermeture de Médicago, mais le gouvernement assure qu’il a entamé des discussions avec des «repreneurs potentiels».
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Jeudi, le groupe chimique Mitsubishi Chemical Group a annoncé sa décision de ne pas poursuivre ses investissements dans Medicago, une biopharmaceutique spécialisée dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins grâce à une technologie de particules pseudovirales (PPV) à base de plantes. L’entreprise a son siège social à Québec.
«C’est dommage et gênant que ce projet ne soit pas en mesure de se concrétiser ici, s’est désolé le député solidaire Vincent Marissal dans une déclaration écrite à l’Agence QMI. On espère que l’expertise québécoise ne sera pas perdue et que la technologie développée ici y restera».
De même, le Parti québécois est d’avis que la fermeture de Medicago «va à l’encontre du développement que l’on recherche dans nos secteurs névralgiques».
«Le gouvernement a-t-il été mis au courant à l’avance de la décision? Le cas échéant, qu’a-t-il fait pour retenir l’entreprise et maintenir ses activités et les emplois?» s’est interrogé le député péquiste Joël Arseneau.
Quant aux libéraux, ils ont qualifié la fermeture de l’entreprise de «triste nouvelle» dans un message publié sur les réseaux sociaux. «On perd la production de vaccin au Québec et la propriété intellectuelle qui s’y rattachait. Le portefeuille de propriété intellectuelle s’en va avec l’actionnaire japonais», a noté le député libéral Fred Beauchemin sur Twitter.
De son côté, le gouvernement assure qu’il souhaite garder au Québec l’expertise développée par l’entreprise.
«Il y a une expertise-là, et c’est ce qu’on veut conserver au Québec», a dit le ministre des Finances, Éric Girard, dans une mêlée de presse à Toronto.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a pour sa part réitéré que le gouvernement recherche activement un repreneur pour les activités de Medicago.
«Il y a des forces vives qui existent au Québec sur la technologie des vaccins à base de plante. Mitsubishi nous avait dit à la fin décembre qu’ils voulaient sortir de l’opération. On a commencé à avoir des contacts préliminaires avec des repreneurs potentiels», a-t-il dit en marge d’une annonce à Saint-Hubert.
«Il y a des gens qui ont montré un intérêt, c’est quand même une grosse opération, il y a beaucoup d’investissement à faire en recherche et développement», a-t-il ajouté.
Québec avait octroyé un prêt de 73 millions $ à Medicago. De ce montant, seulement 50 millions auraient été versés à l’entreprise, a remarqué le ministre Fitzgibbon. Il assure que ce prêt lui sera remboursé en totalité.
«On s’est fait confirmer que Medicago et Mitsubishi vont nous repayer», a-t-il dit.