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L’épisode glacial qui s’abat sur le Québec est-il causé par les changements climatiques?

Après un mois de janvier au climat particulièrement clément, un vortex polaire s’abat sur le Québec et provoque en quelques heures une chute drastique du thermomètre, de sorte que certains y voient les conséquences des changements climatiques.

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Alain Bourque, directeur général chez Ouranos, n’est pas si prompt à tirer ce genre de conclusion.

«Il faut comprendre qu’il est normal pendant la saison hivernale d’avoir des échanges de masses d’air entre l’Arctique et les régions tropicales», mentionne-t-il en entrevue à l’émission «Le Bilan».

S'il est donc aventureux d'avancer que les changements climatiques engendrent des épisodes de froids extrêmes, M. Bourque fait toutefois remarquer que, dans l’ensemble, le présent hiver est symptomatique des changements climatiques.

«Ce qui est frappant, je crois, ce n’est pas tant la journée froide qui est assez impressionnante aujourd’hui, mais le fait qu’il y a à peine eu quelques nuits avec des températures plus froides que -15 [degrés Celsius] depuis le début de l’hiver. Ça, c’est particulièrement anormal. Ce sont donc, peut-être, toutes les autres journées qui sont caractéristiques des changements climatiques, et beaucoup moins cet épisode de temps très froid», explique-t-il.

L’hiver est à cet égard bel et bien en train de changer en raison des changements climatiques.

«Si on regarde dans la littérature scientifique, autant internationale, nationale, que québécoise, ce qu’on constate, c’est que les hivers se sont adoucis. Il y a moins de périodes de grands épisodes de temps très froids», convient le spécialiste.

Selon lui, l’année 2022 a démontré une certaine stabilisation quant au climat, ce qui n’a toutefois rien d’une bonne nouvelle, précise M. Bourque.

«Le fait qu’il y ait des températures plus stationnaires depuis les 3-4 dernières années, ce n’est pas un indicateur que les changements climatiques diminuent en intensité, bien au contraire. Je pense qu’on est en train de constater que les extrêmes sont de plus en plus présents et impactent de plus en plus de gens, de façon importante, et sur des superficies impressionnantes, comme on a pu le voir au Pakistan, par exemple, pendant l’automne», a-t-il détaillé.

Les changements climatiques impactent aujourd’hui «à peu près toutes les régions du monde», rappelle en terminant M. Bourque.

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