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Prison à domicile pour un agresseur

Coupable d'agression sexuelle sur une compagne d'un soir, un quadragénaire pourra purger sa peine d'emprisonnement dans la collectivité, a tranché la cour du Québec vendredi, malgré les blessures psychologiques toujours vives chez sa victime.

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«Nous sommes en présence d'un individu de 47 ans, bien intégré dans sa communauté, avec un emploi stable, qui ne présente aucun schème de récidive et qui devra vivre avec les stigmates de ses comportements», a indiqué le juge Benoît Gagnon dans sa décision rendue au palais de justice de Sherbrooke.

Martin Brosseau, 47 ans, a ainsi écopé d’une peine de 21 mois dans la collectivité et devra effectuer 150 heures de travaux communautaires. Il sera aussi soumis à une période de probation avec un suivi de deux ans.

Déçue, sa victime Jordane Giguère aurait souhaité qu'il soit condamné à une peine de prison, elle qui vit toujours aujourd'hui avec les impacts psychologiques du traumatisme subi au moment des événements en 2019.

La femme de 31 ans a accepté de faire lever l’ordonnance de non-publication sur son identité pour encourager celles qui ont pu vivre la même chose, convaincue que dénoncer peut s'avérer une démarche thérapeutique et libératrice.

Au terme d'une soirée festive dans un bar, la femme s'était retrouvée chez l'accusé. Ce dernier a eu une relation sexuelle complète sans qu'elle n'y consente et ce, malgré les nombreux refus face à ses avances.

«Vous avez fait fi des notions les plus fondamentales du consentement pour laisser libre cours à vos instincts, ignorant le choix de votre partenaire», a noté le juge Gagnon dans sa décision.

La femme a subi un choc post-traumatique et a dû être suivie par un psychologue.

Malgré cette décision qu’elle qualifie d’extrêmement clémente, la trentenaire souhaite de tout cœur que la décision du tribunal ne décourage pas les autres victimes à porter plainte, elle qui croit en la justice en dépit du processus de dénonciation extrêmement difficile.

La poursuite, qui réclamait une peine d'emprisonnement ferme de trois ans, bénéficie de trente jours pour en appeler du jugement.

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