Un détenu de la prison d’Orsainville, à Québec, qui a été condamné pour meurtres continue de clamer son innocence depuis plus de trois décennies.
Depuis 1994, Daniel Jolivet, un homme dans la soixantaine, purge une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Il avait été reconnu coupable des meurtres de Catherine Morin, de Nathalie Beauregard, de François Leblanc et de Denis Lemieux, qui ont été assassinés à la mitraillette dans un appartement de Brossard le 10 novembre 1992.
Les autorités alléguaient alors que Jolivet aurait voulu régler des comptes avec les deux hommes, impliqués dans le trafic de drogue et le recel.
«Je n’étais pas le genre d’individu qui allait à l’église tous les jours», a reconnu Daniel Jolivet lors de sa rencontre avec une journaliste de CTV News qui présentera un documentaire à son sujet.
Le principal intéressé soutient qu'il a de nouveaux éléments de preuve qui prouvent son innocence. La poursuite avait d’ailleurs omis de lui remettre certaines preuves lors de la préparation de son procès.
Rien ne pouvait pourtant relier physiquement Jolivet aux meurtres. La condamnation reposait essentiellement sur le témoignage du délateur Claude Riendeau, un ancien policier en disgrâce avec un lourd casier judiciaire, qui prétendait que l’accusé lui avait avoué les meurtres quelques heures après les crimes. Le détenu a d’ailleurs toujours nié cette discussion avec Claude Riendeau.
Daniel Jolivet s’était prévalu de son droit au silence, lors de son procès, en refusant de témoigner. Aujourd’hui, son avocate, Me Lida Nouraie, l’encourage à parler aux médias avec son cœur.
«Je veux que tout le Canada connaisse mon histoire», a affirmé Daniel Jolivet, qui avait réussi un test du polygraphe en août 2020, selon Radio-Canada.
En 2000, la Cour suprême du Canada avait maintenu le verdict de culpabilité à l’endroit de Jolivet.