Les Québécois seront nombreux à voyager lors de la semaine de relâche, le téléphone ne dérougit d’ailleurs pas dans les agences de voyages. Faut-il craindre de revoir les problèmes vécus lors de la période des Fêtes?

Vols retardés et annulés, bagages égarés, certaines compagnies aériennes, dont Sunwing, avaient été montrées du doigt pour leur mauvaise gestion de la situation. Est-ce que ces transporteurs ont appris de ce qui s’est passé? 

« Les transporteurs disent avoir travaillé fort pour aider à corriger la situation vécue lors du temps des Fêtes. Sauf que, évidemment, comme disent les Anglais: ‘la preuve est dans le pudding’, donc, il faudra voir concrètement quelles améliorations seront faites sur le terrain », a souligné le professeur de stratégie à la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, Yan Cimon.

Le directeur de l’Observatoire de l’aéronautique et de l’aviation civile, Mehran Ebrahimi, lui, en doute.

« Pour certaines compagnies, notamment Sunwing, le profit passe avant tout, donc, ce qui est important c’est de remplir les avions, vendre le maximum de sièges, peu importe si on a des avions disponibles, si on a des pilotes disponibles », a-t-il expliqué. 

Selon lui, tant que la philosophie de ces compagnies ne changera pas, on risque d’assister à des situations semblables à celles vécues dans le temps des Fêtes.

Comme l’afflux de voyageurs sera important, les problèmes, particulièrement concernant la manipulation des bagages, pourraient aussi être plus importants.

« Les consommateurs devront être prudents et probablement se munir d’outils comme des AirTags, de beaucoup de patience et, surtout, d’avoir une manière de voyager qui sera assez légère », a prévenu M. Cimon.

Il rappelle l’importance de placer ses objets de valeur et ses médicaments dans ses bagages de cabine pour être certain de ne pas les perdre. 

« Il faut aussi s’assurer de prévoir un petit minimum d’urgence juste au cas où la valise serait égarée », a -t-il ajouté.

« La mode c’est on voyage léger », a mentionné la conseillère en voyage, Annie Bélanger. 

Échaudés par les nombreux problèmes de bagages égarés, plusieurs Québécois optent maintenant pour l'option de voyager avec un bagage de cabine uniquement.

« Quelqu’un qui est capable de le faire, c’est la meilleure des choses. On contrôle notre bagage en tout temps. On le traîne avec nous dans l’avion. Ça, c’est le meilleur des scénarios. » 

Des sanctions plus sévères

« J’espère qu’ils ont appris. On n’a pas nécessairement tapé trop fort sur leurs doigts pour les sanctionner ou de leur donner des amendes pour qu’ils changent quelque chose », a indiqué M. Ebrahimi.

Plusieurs spécialistes soutiennent que la Charte des droits des passagers doit être revue afin de donner des sanctions plus sévères aux compagnies aériennes délinquantes afin de faire changer les choses.  

« Le gouvernement doit avoir un cadre qui soit suffisamment robuste pour que les entreprises puissent rencontrer les obligations envers les voyageurs... », a précisé M. Cimon.

Un projet de loi en ce sens pourrait être présenté à la Chambre des communes à Ottawa ce printemps.

-Avec les informations de José Laganière, TVA Nouvelles