Bruno Marchand se défend de manquer de leadership dans le dossier de la fermeture de Medicago, même si personne à Québec ou Ottawa n’a cru bon de l’informer des difficultés de l’entreprise en décembre dernier.
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« On est impliqués, on est présents, on travaille avec les deux ministres concernés et les autres ministres », a-t-il assuré en point de presse mardi, en répondant aux critiques de l’opposition. Il reconnaît toutefois que ce sont les gouvernements supérieurs qui ont « le leadership » de la quête de repreneurs.
L’annonce de la fermeture de la biopharmaceutique – jeudi soir dernier – a pris beaucoup de gens par surprise, incluant les quelques 350 employés de Québec qui ne l’ont pas vu venir. Pas plus que le maire de Québec, a-t-il admis.
Or, le ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon, responsable aussi du Développement économique régional, avait révélé vendredi dernier qu’il était au courant depuis « la fin décembre » du souhait de Mitsubishi Chemical (l’unique actionnaire japonais) de « sortir de l’opération ».
Des contacts ont été entamés rapidement avec des repreneurs potentiels mais le cabinet du maire de Québec n’a pas été mis dans le coup avant le jour de l’annonce fatidique. M. Marchand ne s’en formalise pas, estimant que « ce n’était pas nécessaire à ce moment-là » puisqu’aucune date de fermeture n’avait encore été avancée.
Une perte d’influence ?
Pour le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Claude Villeneuve, cela illustre néanmoins la « perte d’influence » du nouveau maire de Québec auprès du Conseil des ministres du gouvernement caquiste.
« J’ai de la misère à imaginer un scénario où on aurait appris la fermeture imminente de Medicago puis qu’on n’aurait pas pensé à en parler à Régis Labeaume. Il ne l’aurait pas accepté. Je trouverais ça très triste de constater à l’usage que le gouvernement du Québec traite le maire de Québec comme un poids plume. »
M. Villeneuve dit ne pas sentir le maire « très mobilisé » pour la survie de l’entreprise. « J’aimerais ça sentir un sentiment d’urgence plus fort (..) Je veux qu’il soit promoteur, qu’il prenne le téléphone lui-même. »
« On se donne un mois »
Informé de la sortie médiatique de son vis-à-vis, le maire Marchand a d’abord ironisé. « Je comprends qu’aux yeux de M. Villeneuve, c’est dommage que je n’aie pas réglé la guerre en Ukraine, c’est dommage aussi que je n’aie pas réglé la question du but d’Alain Côté et que le maire n’ait rien fait pour le ballon d’espionnage chinois...c’est un scandale...»
Plus sérieusement, il a ensuite indiqué qu’il avait parlé avec le ministre Fitzgibbon la veille. Il a également eu des discussions avec les ministres fédéraux François-Philippe Champagne et Jean-Yves Duclos dans les derniers jours.
« Tout va bien, dans le sens où on fait le travail qu’il faut. La nouvelle de (la fermeture) de Medicago, ce n’est pas une bonne nouvelle pour personne, pour les travailleurs et leurs familles. Mais on va trouver des repreneurs et on se donne un mois pour le faire. On est tous ensemble à travailler à trouver un repreneur », a-t-il insisté.