Le gouvernement Legault assure qu’il n’a pas encore fait son idée quant à la possibilité de repousser l’âge minimal d’admissibilité du Régime de rentes du Québec (RRQ) de 60 à 62 ou 65 ans. Le ministre Eric Girard reproche à QS et au PQ d’avoir décidé de s’y opposer avant le début des consultations publiques.
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Contrairement à ce qui se passe en France, où le débat sur le report de l’âge de la retraite s’est transporté dans les rues avec des manifestations monstres à répétition, au Québec, «on ne parle pas de changer l'âge de la retraite», a assuré François Legault lors d’un point de presse, mercredi.
«Je sais que QS rêve d'avoir les manifestations qu'on voit actuellement en France [mais] ce n'est pas de ça qu'on parle», a raillé le premier ministre, un peu avant que ne commencent, en commission parlementaire, les auditions sur les modifications au RRQ proposées par Retraite Québec.
«Le Régime de rentes du Québec est en bonne santé financière, contrairement à la situation en France où on veut vraiment renflouer le régime», a observé, dans le même sens, le ministre des Finances, Eric Girard.
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Pénalités
Dans l’un des deux scénarios mis sur la table par les experts qui administrent le RRQ, les Québécois seraient forcés d’attendre au moins jusqu’à 62 ans avant de pouvoir commencer à toucher leur rente (moyennant une pénalité). Avec la deuxième hypothèse, il faudrait patienter jusqu’à 65 ans, soit l’âge à partir duquel on reçoit sa pleine pension, sans pénalité, pour avoir droit au RRQ.
Dans les deux cas, l’âge pour toucher sa pleine rente demeurerait inchangé, à 65 ans, a assuré M. Legault. «Ça ne changera pas», a indiqué le premier ministre.
Pour ce qui est de repousser l’âge d’admissibilité au RRQ, «on pose la question, on n'a pas encore répondu, on consulte», a dit M. Legault, rappelant toutefois qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre et que ceux qui prennent leur retraite avant 65 ans se voient imposer «une grosse pénalité» sur leurs prestations du RRQ.
Consulter d’abord
La position du gouvernement est-elle déjà décidée d’avance? «Pas du tout», a assuré le ministre Girard, ajoutant que c’est d’abord par obligation légale que ces consultations ont lieu.
«En vertu de la loi, on est obligés de faire une consultation publique tous les six ans», a-t-il rappelé.
«On va écouter ce qui va être dit en consultation publique et, après ça, on décidera», a dit le ministre.
«Ce qui est proposé vise d’abord et avant tout la sécurité financière des Québécois», a plus tard insisté M. Girard, en ouverture des consultations.
Motion rejetée
Le Parti Québécois et Québec solidaire ont tous deux déposé une motion réclamant que le gouvernement s’engage à ne pas hausser l’âge minimal d’admissibilité au RRQ. Sans surprise, le gouvernement a refusé d’y consentir.
«Je suis un peu déçu qu’on prenne position avant la consultation; je pense qu’on doit écouter les experts, les parties prenantes qui vont venir nous rencontrer», a déploré le ministre Girard.