Un message publié sur la page Facebook officielle des Employés du CISSS de Chaudière-Appalaches passe mal auprès des infirmières.
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L’employeur y rappelle que « le sommeil est nécessaire à une hygiène de vie saine » et propose à ses employés des astuces pour améliorer la qualité de leur sommeil. Parmi les conseils, on retrouve notamment « dormir 7 à 9 heures par nuit ».

Capture d'écran Facebook
La publication a soulevé la colère de nombreuses professionnelles en soins, qui disent être régulièrement forcées de faire des heures supplémentaires obligatoires, et provoqué une avalanche de commentaires. Certaines dénoncent un manque de jugement de la part de l'employeur, d'autres parlent carrément de provocation.
« C’est sûr que quand on fait des TSO de 16 heures et qu’on travaille le lendemain, c’est difficile d’avoir une bonne qualité de sommeil, on a à peu près 4 heures pour dormir entre nos quarts de travail », peut-on notamment lire sous la publication.
« Ils sont tellement loin de nous dans leur grand bureau (les preneurs de décisions) qu’ils ne voient même pas l’essentiel... la détresse de leur personnel... », a écrit une autre travailleuse.
« J’ai été outrée, vraiment outrée et déçue de cette publication-là », a confirmé Jessica Falardeau, infirmière à l’urgence de l’Hôtel-Dieu de Lévis. « Je trouve ça audacieux de l’employeur de décider de publier quelque chose comme ça, quand depuis des semaines et des semaines on reste en obligé à outrance. »
La mère monoparentale de trois enfants dénonce le contexte difficile dans lequel évoluent les travailleurs de la santé.
« On nous demande de faire plus avec moins de personnel, de continuer de travailler pendant 12 heures, 16 heures. L’attention n’est plus là non plus et les gens sont vraiment malades, donc ils ont besoin de beaucoup de soins. Donc, on coupe sur les heures de sommeil, on coupe le temps de qualité avec nos familles aussi. »
Par courriel, le CISSS de Chaudière-Appalaches dit bien comprendre « le contexte difficile relié au temps supplémentaire et à la charge de travail des employés cliniques qui se dévouent pour leurs patients ». Il assure que « ces publications ont été faites dans un objectif premier de bienveillance » et visaient l’ensemble du personnel hospitalier, tant au niveau administratif que clinique.
- Avec les informations d'Élodie Drolet, TVA Nouvelles