Une technicienne en service de garde qui a été attaquée deux fois par des élèves en moins de quatre ans a décidé de mettre un terme à sa carrière de 36 ans au privé et en milieu scolaire.
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La première agression s’est produite en janvier 2018, dans la cour de l’école où elle travaillait.
Nathalie Hébert a alors reçu un solide coup de poing à l’œil de la part d’un jeune de sixième année.

Photo fournie par Nathalie Hébert
Nathalie Hébert souffre de stress post-traumatique après avoir vécu deux agressions en trois ans. La première l’a laissée avec un décollement de la rétine.
Elle est intervenue parce que l’élève était turbulent dans la cour.
Il l’a frappée alors qu’elle relevait sa capuche pour voir son visage et lui parler.
La femme a eu un décollement de la rétine de l’œil, une commotion cérébrale et des épisodes de perte de mémoire, ce qui a nécessité un arrêt de travail de huit mois.
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Antécédents non connus
Elle affirme que la direction de l’école ne l’avait pas avisée que l’élève avait de nombreux antécédents d’agressivité envers le personnel.
« Il a frappé et mordu plusieurs adultes à l’école durant tout son primaire. Il a lancé des chaises en classe. Il s’en prenait à d’autres élèves. C’était fréquent. On ne m’a pas avertie du danger », déplore celle qui s’occupe des enfants quand ils ne sont pas en classe.
Le retour au travail de la technicienne s’est donc fait dans une autre école, toujours dans l’est de Montréal.
En septembre 2021, alors qu’elle aidait des collègues à maîtriser une élève de maternelle en crise, elle a été rouée de coups.
Choc nerveux
En plus de blessures aux bras et au visage, Nathalie Hébert a eu un violent choc nerveux.

Photo fournie par Nathalie Hébert
La seconde agression l’a laissée avec des lacérations sur les avant-bras.
Elle s’est retrouvée à nouveau en arrêt de travail, cette fois pour un an.
La jeune fille qui l’a frappée est atteinte du trouble du spectre de l’autisme. Elle avait connu plusieurs crises intenses en maternelle quatre ans, selon la technicienne.
« Lorsqu’elle est arrivée à la maternelle avec nous en septembre, personne ne nous a informés de cette problématique. L’incident s’est produit alors que la direction de l’école tentait d’avoir des budgets pour l’encadrer avec des éducateurs. C’est un cas trop lourd pour une école régulière. »
Depuis son retour au travail, en septembre dernier, elle ressent toujours les séquelles des agressions qu’elle a subies.
Deux semaines et c’est fini
« Je me sens maintenant incapable d’intervenir auprès des jeunes en crise. J’ai des palpitations. Je gèle si je dois m’adresser à un groupe d’une dizaine d’élèves. Je ne suis plus à l’aise. Je ne vois plus comment bien faire mon travail », dit-elle.
C’est triste de finir sa carrière comme ça, laisse-t-elle tomber.
« Si je n’avais pas été agressée, je ne serais pas partie. Il me reste deux semaines comme technicienne en service de garde, ensuite, je vais travailler ailleurs, dans un autre domaine », conclut-elle.