Avant même d'être déposé, le plan de contingence du CISSS de Chaudière-Appalaches est critiqué par le Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches, alors que des infirmières à bout de souffle dénoncent les conditions de travail à l’hôpital l’Hôtel-Dieu de Lévis.
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Le Syndicat déplore que, bien qu’il permette une diminution du temps supplémentaire obligatoire, ce plan, dont les grandes lignes ont été présentées à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), vendredi dernier, entraînera une surcharge de travail pour les infirmières sur le plancher.
« On a vu quelques bribes, dans le fond ce n’est pas un plan de contingence, c’est un plan de compressions. Ce qu’on demande aux gens c’est d’avoir moins de monde et d’en faire tout autant qu’actuellement. On coupe un préposé, on coupe une infirmière auxiliaire, on coupe une infirmière, mais on ne coupe pas les tâches qui viennent avec », s’est désolée la vice-présidente du secteur nord du syndicat, Carole Mercier.
Pour le syndicat, ajouter des tâches aux employés, alors qu’ils sont déjà au bout du rouleau, ne représente pas une solution.
« Les gens vont être tout aussi fatigués sinon même plus avec la pression que ça va leur mettre. Et les gens, juste à voir ce plan-là, ceux qui l’ont vu, leur première réaction ç’a été de pleurer. Donc, ça vous donne une bonne idée de ce qu’il y a là-dedans. »
Le plan de contingence du CISSS de Chaudière-Appalaches doit être officiellement déposé cette semaine. La direction n’était pas disponible pour une entrevue lundi, mais elle mentionne par écrit que « l’application des plans de contingence nécessite une réorganisation du travail du secteur visé, ainsi qu’un délestage ou une adaptation des activités prévues au cours du quart de travail. »
Elle précise également que leur application «n’annule pas systématiquement le temps supplémentaire, car le but est d’assurer la continuité des soins et services et d’en maintenir la qualité et la sécurité dispensés aux usagers en réorganisant le travail. »
Dimanche, une infirmière clinicienne, Virginie Beffort, dénonçait la pratique de temps supplémentaire obligatoire de l’Hôtel-Dieu de Lévis sur les ondes de TVA Nouvelles. Son témoignage a amené une dizaine d’autres professionnels en soins travaillant au même hôpital à se vider le cœur.
« J’ai été touchée par les témoignages », a mentionné Mme Mercier. « Depuis les Fêtes, la tension est à son maximum. Les gens sont fatigués et ils ne sont plus capables de faire des 16 heures à répétition. Des fois, ça peut être deux à trois fois, en plus de leur temps complet. »
La vice-présidente du syndicat a lancé ce message à la direction : « On demande de prendre soin de notre monde. Prendre soin de leurs employés. Ce sont des humains avant tout. Ce ne sont pas des robots. Il y a une limite physique à ce qu’ils peuvent endurer. »
Le CISSS de Chaudière-Appalaches dit être conscient « des difficultés et impacts liés au temps supplémentaire obligatoire sur les membres du personnel » et assure mettre en place des mesures visant à atténuer ces impacts.
- Avec les informations d'Élie Duquet, TVA Nouvelles