Ils ont voté deux fois pour Trump, mais exigent du changement pour la prochaine présidentielle américaine: les partisans de Nikki Haley, la première républicaine à défier l'ancien président, étaient chauffés à blanc mercredi pour son premier rassemblement de campagne.
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«C'était une décision extrêmement rapide»: dès que Paula Blank a eu vent de l'«annonce spéciale» promise par la républicaine à ses partisans à Charleston, dans le sud-est des États-Unis, la quinquagénaire s'est ruée sur un billet d'avion.
«J'ai appelé mon amie, je lui ai dit: "on y va?"», confie à l'AFP cette professeure, blonde et joviale, résidant tout près de New York.
- Écoutez l'édito de Luc Laliberté, expert en politique américaine à l'émission de Richard Martineau via QUB radio :
La républicaine a donné sa voix à Donald Trump en 2016 et 2020, mais attendait depuis «des années» la candidature de celle qui fait pourtant figure d'outsider dans la course à l'investiture républicaine.
L'ancienne ambassadrice à l'ONU, «s'exprime clairement et perçoit le monde tel qu'il est», défend Paula Bank.
Nikki Haley avait donné rendez-vous à ses partisans mercredi dans un long hangar de cette ville touristique entouré d'églises, de marchands de glaces et de restaurants servant des huîtres. Mais cette «annonce spéciale» --sa première candidature à la Maison-Blanche-- ne faisait depuis mardi plus de doute.

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Alors quand la candidate de 51 ans invite les Américains à «envoyer une femme dure à cuire à la Maison-Blanche», ses partisans exultent. «Nikki! Nikki!», crient-ils.
Qu'importe que cette femme aux cheveux de jais ait durant deux ans été le porte-voix de la politique de Donald Trump à l'étranger.
Ou même qu'elle se soit engagée par le passé à ne pas se présenter si l'ancien président venait à se lancer dans la course.
Car nombre des partisans présents mercredi à ce rassemblement sont fondamentalement convaincus que Donald Trump a «fait du bon boulot». Comme Robin Christmas, comptable de 63 ans, qui trouve toutefois l'ancien président trop grossier pour lui accorder une troisième fois son soutien.
À la place, cette petite femme à lunettes, originaire de Caroline du Sud, a décidé de s'engager pour la première fois dans une campagne présidentielle, en tant que bénévole pour Nikki Haley.

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«Elle est juste géniale», assure la sexagénaire, arborant fièrement un tee-shirt bleu au nom de celle qu'elle espère voir devenir la première présidente des États-Unis.
Les sondages, qui ne placent la républicaine qu'à 4 ou 5% des intentions de vote -- et donc encore assez loin de la Maison-Blanche? Adam Caldwell les balaie d'un revers de la main.
«Il est temps de passer à autre chose», plaide sous un beau soleil ce grand brun, refroidi par les événements du 6 janvier 2021, quand des partisans de Donald Trump ont attaqué le siège du Congrès américain.

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Le fonctionnaire, résidant dans l'État voisin de Caroline du Nord, a pris la route --le jour de son anniversaire-- pour voir cette enfant d'immigrés indiens, qui incarne selon lui «le rêve américain».
«Ses parents ont immigré ici, ils se sont installés ici et maintenant ils voient leur fille prétendre à la fonction suprême», énumère-t-il.
Le trentenaire, un tee-shirt floqué d'un portrait de l'ancien président Reagan sur le dos, applaudit: «Ça n'existe qu'en Amérique.»