La présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, est choquée par l’attitude du premier ministre François Legault.
• À lire aussi: Duhaime et la FTQ sont «d’accord qu’ils ne seront jamais d’accord»
• À lire aussi: La FTQ met en garde le ministre Girard contre la réforme du RRQ
Samedi matin, le premier ministre a attaqué les dirigeants syndicaux. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a notamment déploré la «logique de fermeture» des syndicats, dans le cadre des négociations des conventions collectives. Celles-ci se terminent le 31 mars prochain et affectent de nombreux travailleurs de la fonction publique.
Magali Picard a affirmé à LCN que son réveil a été «brutal», samedi matin.
«C’est extrêmement choquant, a-t-elle dit à LCN. Je ne peux pas vous dire à quel point on est déçu. Ce matin [samedi], ç’a été un réveil brutal d’entendre le premier ministre dire qu’il attend après nous, alors que la vérité est tout à fait l’inverse. Ça fait des semaines et des mois que nous avons partagé nos cahiers de revendication et on attend tout le temps pour des dates de négociation.»
«Ce que fait le premier ministre Legault actuellement, c’est de jouer à un jeu assez dangereux, a-t-elle poursuivi. C’est une vieille approche de désinformation qui est mise en place, alors que je ne comprends absolument pas son intention.»
- Écoutez l'entrevue avec Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 20 via QUB radio :
Arrêter de se «chicaner»
Magali Picard a invité le gouvernement à se montrer proactif, puisque les représentants syndicaux veulent, selon elle, être au cœur de la solution
«Vous n’entendrez jamais un représentant ou un leader syndical vous dire qu’il n’est pas prêt à travailler sur ses propositions, a-t-elle indiqué. On en a des propositions très novatrices. On sort de ce qu’on a fait dans le passé parce que l’on connaît cette urgence-là. Les travailleurs dans le réseau de la santé en ont des idées et des propositions [...].Des propositions, on en a des centaines. Je pourrais passer la journée.»
La présidente de la FTQ a cependant refusé de les expliquer pour ne pas négocier publiquement.
«Je ne peux pas me permettre ça, parce que c’est ce que je reproche au gouvernement Legault, de négocier sur la place publique et de créer des attentes et des frustrations, a expliqué Magali Picard. On s’est engagés à ne pas faire ça. On a 14 tables sectorielles et une table centrale. C’est là que ça doit se passer.»
«Le gouvernement ne semble pas trop savoir où il s’en va, a-t-elle ajouté. Il veut lancer un débat public pour aller chercher des idées. Chose certaine, qu’il vienne s’assoir aux tables et qu’on arrête de se chicaner via les médias.»