/news/law

«Ce n’est pas normal»: des problèmes de plus en plus évidents dans l'affaire Carpentier

Guy Martel/Agence QMI

Les problèmes de communications et le manque d’effectifs continuent d’être les éléments centraux de l’enquête publique du coroner dans la mort de Norah et Romy Carpentier, deux officiers étant venu appuyer certains faits lundi. 

• À lire aussi: Enquête publique Carpentier: «C’était tout croche», avoue un policier retraité de la SQ

• À lire aussi: Enquête publique Carpentier: des policiers ébranlés par l’issue d’une opération «qui allait trop vite»

• À lire aussi: Recherches des soeurs Carpentier par la Sûreté du Québec: «C’est sûr qu’on était à cours d’effectifs»

Le capitaine Jean-François Ouellet a admis lundi ne pas avoir remis l’ensemble des informations récupérées dans les heures suivant l’accident aux autres enquêteurs au dossier. Si contrairement à ses collègues, il avait pris connaissance de toutes les déclarations récoltées, même celle du nouveau conjoint de la mère des petites et d’un ami de Martin Carpentier qui pointaient vers un état dépressif, il ne les a pas détaillés lors de l’élaboration des topos faits à ses collègues officiers.

Est-ce que des topos faits, mais incomplets ont pu impacter le dossier a demandé au témoin l’avocate de la famille d’Amélie Lemieux?

«Ça peut avoir un impact sur le travail de [Kevin] Camiré et des autres policiers», a convenu le capitaine Ouellet.

Information échappée

L’enquêteur a également confirmé que de l’information n’avait peut-être pas fait le chemin inverse pour se rendre jusqu’à lui, confirmant des lacunes venant avec l’absence d’un point de chute commun en début d’enquête.

«C’est sûr qu’on a échappé à certains moments de l’information, c’est ce que je constate. Et non, ce n’est pas normal», a reconnu l’officier.

Photo Stevens Leblanc

Son collègue retraité Dany Boulianne a fait remarquer que la communication était pourtant essentielle, surtout entre les modules des enquêtes et des recherches.

«C’est primordial parce que même si le champ de compétence est différent, l’objectif est le même. Mais ce sont deux entités totalement différentes et des fois, ça accroche un peu», a-t-il indiqué.

Restructuration critiquée

Quant au manque d’effectifs de recherche, le coroner Luc Malouin a convenu que le problème «sautait aux yeux de pas mal tout le monde» après les révélations de la semaine dernière. Rappelons que lors de la première journée, 6 marcheurs spécialisés de l’unité des mesures d’urgence étaient sur place, tandis qu’on en comptait 7 le lendemain.

Pierre-Paul Biron

Encore une fois, la restructuration mise en place par la Sûreté du Québec a été pointée du doigt. L’unité des mesures d’urgence a connu le sommet de son efficacité dans les années 1990 avec plusieurs pelotons, mais les coupes ont commencé au tournant des années 2000 pour culminer avec un restructuration complète en 2019.

«Pour faire le parallèle avec le hockey, c’est comme si on avait une grosse équipe et qu’on faisait les séries chaque année. Mais à mesure que les années passaient, on nous enlevait du staff», a imagé l’officier à la retraite Dany Boulianne, ajoutant que la perte d’expertise était évidente.

«Il manquait de monde dans dans les postes [autoroutiers]. On sait très bien qu’il y avait des questions de budget et de répartition des troupes. [...] Sauf que quand tu ne fais pas de recherches, que tu te pratiques pas, tu perds ton expertise», a expliqué M. Boulianne, qui poursuivra son témoignage mardi.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous partager à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse nouvelles.quebec@tva.ca ou appelez-nous directement au 418-688-2030.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.