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L’air est de mauvaise qualité une journée sur cinq à Rouyn en raison de la Fonderie Horne

Le dioxyde de soufre émis par la fonderie est à blâmer

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Photo: Élise Lacombe

Les voisins de la Fonderie Horne ne respirent pas que de l’arsenic. La ville de Rouyn-Noranda est l’endroit du Québec où l’air est le plus souvent de mauvaise qualité à cause du dioxyde de soufre, révèlent les plus récentes données du ministère de l’Environnement. 

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À deux kilomètres de la Fonderie Horne, la station Monseigneur Rhéaume Est, à Rouyn-Noranda, a enregistré un record pour 2021 de 50 journées de mauvaise qualité de l’air à cause du dioxyde de souffre.

Si on ajoute les 23 journées des stations du secteur du centre-ville où ce sont les particules fines qui sont à blâmer, c’est une journée sur cinq où l’air est de mauvaise qualité.

Pluies acides

Le dioxyde de souffre (SO2) est généralement émis par les industries et il est le principal responsable des pluies acides. Son odeur est âcre et piquante, et les asthmatiques y sont particulièrement sensibles, selon le ministère de l’Environnement. Il peut affecter le système respiratoire si l’exposition est chronique, précise Santé Canada.

Au cours des derniers jours, notre Bureau d’enquête a brossé un portrait exhaustif des concentrations d’un autre polluant majeur, les particules fines PM2,5, à travers tout le Québec. Ces particules sont une des composantes les plus mortelles de la pollution atmosphérique. 

La ville de Québec se démarque pour ses concentrations de ces particules, notamment en raison des émissions des poêles à bois. Mais à Rouyn-Noranda, où c’est le dioxyde qui pose problème, il faut plutôt regarder du côté de la Fonderie Horne.

Numéro 1 au Québec

Selon le Registre des émissions de contaminants atmosphériques, la fonderie est le plus grand émetteur de dioxyde au Québec avec 14 470 tonnes émises en 2021. C’est aussi le 7e au Canada. 

Dans les années 70 et 80, l’enjeu des pluies acides et la réduction des émissions de S02 de la fonderie étaient d’ailleurs le cheval de bataille des militants, souligne André Belisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). 

En 1980, l’usine Horne était alors responsable de près de 1 097 000 tonnes métriques de SO2, selon le ministère de l’Environnement.

«C’était LE gros dossier et on a réussi à faire réduire les émissions de la compagnie de 75 % et à forcer la compagnie à moderniser ses installations. Par contre, avec le temps, d’autres polluants se sont ajoutés», déplore-t-il.

Même si les émissions de dioxyde de soufre ont considérablement diminué, les habitants de Rouyn-Noranda demeurent aussi exposés à l’arsenic, au plomb, au cadmium et aux particules fines, notamment.

Au mois d’août, le ministre de l’Environnement Benoit Charrette a fait savoir qu’il entendait imposer une baisse des émissions d’arsenic, mais aussi une réduction de «l’ampleur et la fréquence» des pics de dioxyde de soufre.

– Avec la collaboration de Charles Mathieu

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Méthodologie

Sources : ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, données du site Web du Réseau de surveillance de la qualité de l’air du Québec (RSQAQ), Réseau de surveillance de la qualité de l’air (RSQA) de la Ville de Montréal, Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le nombre de jours de mauvaise qualité de l’air a été calculé pour les PM2,5, l’ozone (O3), le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde d'azote (NO2) en fonction des seuils du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Certaines stations ne calculent pas ces contaminants et en mesurent d’autres pour lesquels nous n’avons pas trouvé de seuil.

Pour les PM2,5, il s’agit du nombre de jours où, au moins une fois dans la journée, la moyenne sur trois heures était supérieure à 35 µg/m3. La moyenne annuelle des PM2,5 et du dioxyde de soufre (SO2) a été calculée en faisant la moyenne des concentrations horaires captées durant l’année.

Pour la moyenne annuelle des stations Lac-Édouard et Sherbrooke – Parc Cambron, les moyennes journalières ont été utilisées à la place des données horaires.

La norme de l’OMS est utilisée sur la carte pour les stations mesurant les particules fines. Pour le dioxyde de soufre, il s’agit de la norme canadienne.

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