La réorganisation interne du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec entraîne déjà des départs d’infirmières qui sont en recherche active pour se trouver un nouveau travail.
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Alors que le ministre Christian Dubé annonçait, il y a deux semaines, vouloir redorer les professions en santé, mettre fin aux agences privées et préserver l'expertise dans les établissements publics, c'est tout le contraire qui se passe dans la région.
C’est le cas de Nancy Champoux qui est infirmière clinicienne à Trois-Rivières depuis 10 ans. Elle se cherche présentement un nouvel emploi et a déjà envoyé son CV à plusieurs endroits.
«Je cherche un emploi dans la fonction publique. J'ai postulé pour être dans un centre d'appels de Retraite Québec, par exemple. Ce n’est pas du tout dans le domaine des soins infirmiers.
Ce n'est pas là où je suis à ma place. Mais je me dis, en même temps: je suis prête à changer d'emploi si c'est pour avoir une meilleure santé mentale», a-t-elle confié.
Steve Sawyer a aussi commencé des démarches. Cet infirmier clinicien à Nicolet se sent trahi par son employeur et habité par une colère depuis trois semaines. Il a manifesté son intérêt ailleurs, entre autres dans les cliniques privées.
«Je ne pensais jamais en arriver-là. Honnêtement, je pensais terminer ma carrière pour le CIUSSS. Ça allait bien, j'avais un beau poste. Je suis super heureux dans le poste que j'ai présentement. Mais tout sera chamboulé. On s'enligne vraiment vers une nouvelle réforme, un peu comme on a connu avec les libéraux, puis je n’ai vraiment pas envie de revivre ça. On commence à peine à s’en remettre», a-t-il déclaré.
TVA a aussi rencontré une infirmière à deux ans de sa retraite qui songe à partir plus tôt. Elles sont des dizaines à préparer leur sortie et à quitter un réseau de la santé qui ne leur ressemble plus. L'amour de leur profession n'est plus assez fort pour mettre un baume sur leurs conditions de travail.
«Il y a une autre bombe qui est tombée aujourd'hui. On va jouer dans les quotas de vacances. Je n’avais jamais pensé quitter le réseau public avant ça. Jamais», a confié Stéphanie Gignac, infirmière dans le réseau.
D'autres CIUSSS et CISSS profitent du conflit en Mauricie-Centre-du-Québec pour recruter des infirmières insatisfaites. De nombreuses démissions se préparent alors que le réseau peine déjà à fonctionner avec un déficit d'employés.