La hausse de l’appui des Québécois à la souveraineté, relayée par un nouveau sondage Léger-Le Devoir, n’est pas anecdotique et fait partie du début d’un mouvement de fond, estiment certains collaborateurs de l’émission «La Joute».
L’indépendance du Québec a vu sa popularité augmenter de 6% pour atteindre 38%, d’après ce sondage.
Et pour Emmanuelle Latraverse, la situation politique actuelle explique cette hausse d’intérêt envers l’option souverainiste.
«On a un premier ministre qui, depuis cinq ans, dit que la nation québécoise fait face à une menace existentielle. C’est M. Legault qui a légitimé l’idée que le Québec, comme nation, est en danger. Il y a deux options pour un Québec en danger : c’est sa relation avec le reste du Canada ou c’est l’indépendance», affirme la Jouteuse.
Cette dernière estime que le premier ministre François Legault est actuellement coincé dans son autonomisme. «Ça ne porte pas fruit», clame-t-elle.
D’autre part, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’affiche ouvertement et quotidiennement comme un fervent souverainiste, ce qui diffère de plusieurs de ses prédécesseurs.
Mathieu Bock-Côté, quant à lui, demeure convaincu depuis plusieurs années que la question identitaire conduira le Québec vers la souveraineté dans un avenir très rapproché.
Selon lui, les Québécois vivront un nouveau référendum ou une crise constitutionnelle d’ici les 10 prochaines années. Le jouteur estime que l’indépendance sera de moins en moins vue comme une option, mais davantage comme une nécessité.
«L’indépendance va de plus en plus prendre le seul visage possible de notre survivance. Les Québécois sont moins doués pour faire de grands gestes de liberté que de survivre. (...) Je pense qu’il va y avoir une forme de point de convergence entre indépendance et survivance dans les cinq ou dix prochaines années», soutient-il.
Pour Marc-André Leclerc, le jugement de la Cour suprême sur les lois 21 et 96 sera déterminant pour la suite des choses. Dans le cas d’une défaite de François Legault, il sera intéressant de voir comment le premier ministre du Québec réagira, mentionne le jouteur.
Par ailleurs, Marc-André Leclerc estime que les élus fédéraux doivent faire preuve de plus de courage afin de solidifier l’unité canadienne, qu’il juge plutôt fragile actuellement.
«Présentement, on fait face à des politiciens qui ont peur d’attaquer la question, mais un jour ou l’autre, ça va leur péter dans la face. Parce que présentement, on fait semblant que ça fonctionne et que tout le monde est heureux, mais ce n’est pas vrai», indique le jouteur.
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