Une majorité importante de Québécois s'exprime favorablement face à une baisse d'impôts pour les particuliers et les PME. D’après un sondage Léger mandaté par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), les contribuables de la Belle Province y voient des effets positifs pour les individus et l'économie.
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Statistiquement, 64 % des répondants de l’exercice sont d'avis que baisser l'impôt est une bonne mesure pour les aider dans un contexte de forte inflation. En revanche, le quart des répondants sont en désaccord.
Trois répondants sur cinq (57 %) croient que baisser l’impôt des Québécoises et Québécois est une bonne mesure pour l’économie de la province, contre 27% qui pensent le contraire.
Enfin, 54% des personnes sondées pensent que les citoyens sont mieux placés que le gouvernement pour décider comment utiliser l'argent des baisses d'impôts. En contraste, 30% sont d’avis contraire.

Deux experts en débattent
François Vincent, vice-président pour le volet Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, affirme qu’il est pour la baisse des impôts.
«On est une des provinces les plus taxées au Canada. On pense que c’est sain de redonner un peu d’air aux citoyens québécois en période de forte inflation.»
Un sondage de la FCEI réalisé en octobre 2022 auprès des dirigeants de PME, révélait que 78% de celles-ci croient que le gouvernement du Québec doit aider les personnes confrontées à des difficultés financières.
«On ne voit pas que c’est quelque chose qui divise, mais qui va chercher l’ensemble de la population.
La présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville, voit pour sa part une divergence au niveau de la gestion du portefeuille des excédants. Elle ne se range pas du côté des 57%.
«Il y avait une deuxième question où le taux de réponse était favorable à 57%. Est-ce un bon moment pour baisser les impôts? Je pense que non.»
Mme Senneville cite aussi les nombreux problèmes dans le réseau public, de la Santé à l’Éducation et que les gouvernements en sont à «couper dans l’os et ça fait mal».
«Il n’y a pas une journée où on nous dit pas qu’il y a une école ou un hôpital qui tient avec de la broche, a-t-elle illustré. C’est juste une partie de la question. C’est sûr que si on demande à tout le monde ‘voulez-vous de la tarte aux pommes? Oui? Vous n’aurez pas de plat principal...’ il y a beaucoup de gens qui ont joué dans ce film-là.»

Innover et consulter
D’après la CSN, plus de 165 personnes sont présentement en attente d’une intervention médicale et ne peuvent toucher à des revenus, ce qui donne un point de vue différent sur l’enjeu.
François Vincent, lui, n’en démord pas. Il croit qu’on peut «faire mieux avec moins et innover».
«Pour la partie syndicale, ce n’est jamais le bon moment. Si on ne saisit jamais cette opportunité, on va toujours garder le fardeau fiscal le plus élevé. Sur les services publics, je suis d’accord qu’il faut améliorer ces services. J’ai deux enfants à l’école et deux à la garderie.
«Ça ne tient pas avec de la broche, mais, oui, il faudrait avoir des investissements majeurs.»
M. Vincent ajoute qu’il faudrait consulter les entreprises qui perdent des dizaines de milliards de dollars en raison du manque d’employés pour apporter des améliorations.
Voyez le débat dans la vidéo, ci-dessus.