Un planchiste de 35 ans a toujours de la difficulté à croire qu’il est vivant après avoir été emporté par une violente avalanche samedi, en Gaspésie, alors que sa copine le voyait au loin lutter pour sa vie.
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«Quand l’avalanche m’a frappé dans le dos, je n’y croyais pas. Je me suis envolé dans les airs! J’étais sûr de mourir là», raconte au Journal Bruno Ostiguy, moins de 24 h après la catastrophe.
Lui et sa blonde, Andréanne Mory, ont décidé samedi de conclure leurs vacances en Gaspésie en skiant sur les pentes du mont Albert. Le couple était toutefois loin de s’imaginer qu’ils se retrouveraient aux portes de la mort en raison d’une avalanche survenue, vers 15h, sur cette montagne.
«J’étais sur le point de descendre, explique le planchiste. Je me suis retourné et j’ai vu un gros nuage de neige incroyable. C’était comme dans les films. Il y a eu un gros bruit sourd. J’ai entendu ma blonde crier qu’il y avait une avalanche et c’était déjà partout au-dessus de moi.»
- Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Anthony Fontaine, Technicien en avalanche et responsable des services publics à Avalanche Québec sur QUB radio :
Emporté par surprise
Bruno Ostiguy confie avoir eu beaucoup de chance puisqu’il n’a pas été enseveli sous l’avalanche.
Le sportif a plutôt été emporté par le début de la masse de neige qui s’est détachée de la montagne, un peu comme un surfeur sur une vague.
«Ma copine était en haut de la montagne en sécurité avec un groupe de skieurs et elle a tout vu. J’aurais atterri entre 300 et 500 mètres plus bas. Elle capotait. Ç’a duré une ou deux minutes. J’étais sûr que c’était terminé pour moi», avoue le planchiste.
Il a finalement été secouru à l’aide d’un traîneau avec deux autres skieurs blessés durant cet événement. Selon le sergent Stéphane Tremblay, de la Sûreté du Québec (SQ), aucune personne n’est portée disparue pour le moment. Il y aurait donc «plus de peur que de mal» en lien avec cet événement.

Bruno Ostiguy
Un des hématomes sur le corps du planchiste après l'avalanche.
«J’ai des hématomes aux deux cuisses. Ma main gauche est pleine de coupures. Mon thorax et mon dos font mal. J’ai de la difficulté à lever mon bras. Mais à l’hôpital, ils nous ont dit que c’était un miracle», se réjouit Bruno Ostiguy.

Bruno Ostiguy
Cicatrices sur la main de Bruno Ostiguy après l'avalanche.
Pas leur première fois
Le Québécois précise qu’il est un habitué du mont Albert. Sa copine et lui y vont chaque année, sans vivre aucun souci.
L’organisme Avalanche Québec et l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS) étaient d’ailleurs sur les lieux de la catastrophe ce week-end pour donner un coup de main.
«En raison des semaines de relâche, il y a un très grand achalandage en montagne et l'indice faible [d’avalanche] dans l'alpin qui avait cours il y a quelques jours pourrait en confondre certains. Soyez prudents», a prévenu dimanche Avalanche Québec, sur sa page Facebook.
L’organisme ajoute qu’une deuxième avalanche est survenue dimanche.
«Deux personnes auraient terminé leur chute sur le dessus du dépôt et sans blessure. Pour l'instant, nous n'avons pas plus d'information ni d'images, mais nous retournerons sur les lieux afin de documenter», peut-on lire dans leur communiqué.
Bruno Ostiguy assure qu’il s’était informé des risques avant de skier samedi dans le parc de la Gaspésie.
«Oui, j’aurais pu être plus vigilant. Je vais me méfier plus de mère Nature à l’avenir. Je ne vais pas arrêter de faire du snow, mais l’avalanche m’a vraiment transformé. Je me vois comme un survivant et j’espère que notre histoire va en sensibiliser d’autres», laisse-t-il tomber.