Des médecins ont sauté à leur tour dans la mêlée, lundi, pour dénoncer la réorganisation du travail des infirmières décrétée dans le réseau de la santé par le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
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«Ça va affecter les soins et c'est important que la population le sache», a expliqué Dr David Dubois.
Ce médecin de famille est préoccupé par les plans du CIUSSS. Si les infirmières cliniciennes sont déplacées pour réduire le temps supplémentaire obligatoire (TSO) dans les hôpitaux, il craint une diminution de services dans les groupes de médecine familiale (GMF).
«On ne nous offre même pas actuellement tous les services d'infirmières auxquels on aurait droit selon les normes des GMF, et là, on veut les diminuer davantage! Et on le fait de façon cavalière sans respecter les compétences des infirmières», a clamé le Dr Dubois.
Pour lui, le rôle d'une infirmière-clinicienne est crucial en clinique médicale. Elle assure les suivis pour les maladies chroniques, comme le diabète, et permet ainsi aux médecins de voir davantage de patients.
«C’est impossible de faire ce travail-là sans toute l’équipe médicale», a assuré le médecin.
Les médecins en GMF n'ont pas encore été interpellés par le CIUSSS sur les changements à venir.
Le président de l'Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie, Dr Pierre Martin partage aussi des inquiétudes et surveille de près les mesures administratives.
«Il ne faut pas que la première ligne devienne celle qu'on dégarnisse. Ça nous a pris trop de temps pour faire reconnaître les besoins qu'on avait d'avoir du personnel en première ligne pour répondre aux besoins de la population. Et après ça, on vient les retirer pour aller travailler sur les unités de soins?», s’est interrogé le Dr Martin.
Dr Frédéric Picotte travaille régulièrement à l'urgence de Shawinigan. Il s'interroge à savoir si la direction a réfléchi a toutes les solutions avant d'envisager une réorganisation aussi importante du réseau de la santé.
«Ce qu'on voit en pratique, c'est que lorsqu'on force les gens à faire quelque chose, ce n'est jamais bon. Cela ne contribue pas à la rétention de personnel. On veut plutôt améliorer les conditions de travail et trouver des solutions. Moi, je suis préoccupé pour les gens de la première ligne que l’on va perdre», a-t-il exposé.
Par ailleurs, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec doit rencontrer tous les chefs de GMF de la région mardi soir pour discuter du dossier des infirmières.