L'interdiction des avions privés, que les députés écologistes français vont défendre au Parlement le 6 avril, vise à «ramener les riches sur Terre», en les faisant contribuer à la transition écologique, a plaidé jeudi le député Julien Bayou.
«C'est la mesure qui pénalise le moins de monde, mais qui produit le maximum d'effets pour le climat et l'atmosphère», a fait valoir lors d'une conférence de presse l'écologiste, qui portera une proposition de loi avec sa collègue Christine Arrighi.
Les deux élus ont énuméré les «chiffres vertigineux» de l'impact des jets privés, avec lesquels, pour chaque passager, «un trajet pollue dix fois plus qu'un avion de ligne». «On a des personnes qui font des vols Cannes-Nice l'été pour éviter les embouteillages sur la côte», a déploré Mme Arrighi.
«L'interdiction de circuler pour une personne qui n'a pas pu remplacer son diesel est beaucoup plus contraignante que le fait de contraindre l'ultra-riche de prendre la première classe d'un TGV ou la classe affaires d'un avion», a plaidé M. Bayou.
«Donc c'est vraiment ramener les riches sur Terre et les faire consentir à l'effort général» de la transition écologique, a-t-il poursuivi, estimant que des députés de la majorité seraient prêts à voter son texte pour «envoyer un autre signal que la dureté avec les faibles» après les réformes de l'assurance chômage et des retraites.
L'interdiction concernerait les «services de transport aérien non réguliers de passagers ne faisant pas l'objet d'une exploitation commerciale», ainsi que les services non réguliers de transport aérien public «dont le nombre de passagers est inférieur à soixante».