Dernière étape avant les directs de «La Voix», l’étape des chants de bataille permet aux coachs de s’assurer que tous leurs candidats sont prêts pour la suite. Marjo a choisi de mettre en compétition Mélanie Haché, Steven Grondin et Marie-Eve Quirion, dimanche soir, afin de départager le meilleur des trois.
Non seulement Mélanie Haché s’attendait d’être sélectionnée pour les chants de bataille, mais elle le souhaitait. «Au duel, la chanson ne m’a pas permis de montrer tout ce que je pouvais faire vocalement, a-t-elle dit en entrevue. Depuis le début, je n’avais pas encore montré mon côté plus rock, c’était donc ma chance pour me faire voir une fois de plus et pour montrer autre chose.»
En tant qu’Acadienne, elle n’a pas voulu déroger de sa volonté de faire tout son parcours en français et elle a donc choisi la chanson de Niagara, «J’ai vu», pour se défendre face aux deux autres. «Je cherchais une chanson rock, avec un texte fort. Il y a encore la guerre en Ukraine et je trouve qu’en 2023, c’est inconcevable que la guerre puisse encore exister. C’est un message de soutien que je voulais passer.»
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Une expérience payante
Même si elle chante depuis longtemps, Mélanie confie avoir beaucoup appris avec sa coach. «Marjo est énergique, mais c’est une femme de peu de mots. Elle est tellement vraie. Elle n’a pas besoin de dire grand-chose, on comprend. Son énergie et son expérience valent tout l’or du monde. Moi, je suis une bonne élève, j’apprécie et j’écoute tout ce qu’elle me dit.»
Après la prestation, Marjo a dit avoir reconnu en Mélanie une voix éraillée comme elle les aime, et elle a choisi de la garder pour les directs. «J’étais vraiment impressionnée. Rendus à cette étape de la compétition, les deux autres étaient aussi très bons. Dans ma tête, passer l’audition à l’aveugle était déjà une victoire pour moi. J’y vais donc une étape à la fois et je suis toujours surprise de continuer.»
Un nouveau coach pour Avril Roy-Jensen
Volée à l’équipe de Marjo par Corneille, lors des duels, Avril Roy-Jensen n’en revient toujours pas de faire son chemin à «La Voix». Sa nomination aux chants de bataille face à Évodia et à Vanessa Couture-Lacasse ne l’a pas surprise outre mesure.
«Je me suis juste dit qu’il fallait que je le fasse en me faisant plaisir, car le public allait le voir. Je voulais tout faire pour être contente de ma performance si je devais quitter à ce moment-là.»
Elle est aussi heureuse d’avoir eu la chance de travailler avec deux coachs très différents. «Marjo a une sagesse qui vient de son vécu et de son expérience. Son authenticité et sa manière d’être sont imprégnées de son expérience. Juste ça, c’était déjà un grand apprentissage. Corneille est tellement impliqué. Avec lui, si tu as une vision et une idée précise de la manière dont tu veux te présenter, il va juste t’aider à aller dans le sens que tu souhaites. C’est vraiment le «fun» de travailler avec lui.»
Avril a choisi d’interpréter une version plus jazzy de «Creep», de Radiohead. «J’ai fait cette chanson aux préauditions de «La Voix Junior», quand j’avais 11 ans, mais je n’ai pas été prise. Il y a aussi le fait que j’éprouve vraiment du plaisir en interprétant cette chanson. Corneille m’a proposé des idées d’arrangements, et ça me permettait de montrer autre chose de moi.»
Un soutien familial
Corneille n’a eu que des bons mots envers Avril après sa prestation. «Je n’ai jamais été aussi heureux de voler dans ma vie, a-t-il plaisanté. Tu te connais, tu sais qui tu es (...) Je vais continuer avec l’artiste qui me semble la plus prête à commencer une carrière demain.»
Avril Roy-Jensen a déjà sorti un premier EP, l’an dernier, et elle peut compter sur le soutien de son père, l’auteur-compositeur-interprète Tomás Jensen. «Il est très fier de moi, c’est même mon guitariste sur mon EP et dans mes spectacles. On fait ça ensemble. Tous mes démos, je les fais avec lui. J’ai d’ailleurs appris la musique en regardant mon père. Il a toujours voulu, que ce soit pour moi ou pour ma sœur, nous aider à nous épanouir dans ce qu’on voulait faire. Ma mère, qui n’est pas musicienne, nous a aussi toujours supportés.»
Sorrene s’enligne sur la finale
En soumettant Sorrene aux chants de bataille, Marc Dupré voulait qu’elle en donne plus et qu’elle puisse s’épanouir davantage. Il voulait aussi que Catherine Bessette lui donne accès à sa personnalité, et souhaitait connaitre davantage Mathieu-Philippe Perras qu’il avait volé à l’équipe de Mario Pelchat.
Sorrene a vu dans cette nouvelle étape l’occasion de montrer un autre côté de sa personnalité. «C’était aussi une chance pour moi de pouvoir performer sur la scène de «La Voix». C’était un défi, et j’adore ça.»
Elle a choisi la chanson «Never Tear Us Appart», du groupe INXS, pour défendre sa place. «Marc voulait me voir avec une chanson qui me représente un peu plus et qui me permette de montrer l’étendue de ce que je suis capable de faire.»
La jeune femme a une attitude toujours positive, elle sait que chaque étape est susceptible d’être sa dernière dans cette aventure. «Je reste dans cet état d’esprit, chaque fois que je monte sur la scène. Comme ça peut être ma dernière fois, j’essaie toujours de donner mon maximum et de laisser une bonne image.»
La décision de Marc Dupré de la garder dans son équipe, notamment parce qu’elle a réussi à élever son jeu d’un cran, lui a prouvé que si elle était capable de réussir cette étape, elle était aussi capable de se rendre jusqu’en finale.
«Il faut que je me fasse confiance. Pour moi, cette étape était comme une répétition pour les directs. Je suis un peu stressée, mais j’aime travailler avec Marc, et j’ai juste envie de donner encore de super performances.»
Steffy Beyong sort de sa zone de confort
Même si elle avait un doute, Steffy Beyong a été ébranlée de se retrouver aux chants de bataille, dimanche soir, en compétition avec Virginie Péloquin et Dominique Lafond.
En donnant le nom des trois candidats de son équipe, Mario Pelchat a précisé que Steffy avait une superbe voix, mais qu’il voulait savoir qui elle était, qu’elle s’implique et se livre davantage.
«J’étais un peu abattue quand je l’ai appris, car je pensais que c’était une conséquence au fait que je n’avais pas bien performé. Mais ce n’est pas ça. J’y ai ensuite vu une opportunité pour montrer une autre facette de ma personnalité. J’ai souvent montré un côté dramatique, c’était le moment d’être dans une ambiance joyeuse et un peu folle.»
La chanteuse ne connaissait pas la chanson «One Night Only», tirée de la comédie musicale «Dreamgirls», elle a dû l’apprendre en moins d’une semaine, mais elle a réussi son défi haut la main.
«Cette chanson m’a sortie de ma zone de confort, elle parle d’une femme qui sort avec un homme marié et qui voudrait une nuit de plus avec lui. Je n’ai jamais vécu ça. Mais ça m’a donné la possibilité de livrer une performance.»
Un réel apprentissage
Steffy reconnaît qu’elle était très gênée lors des premières étapes de «La voix». «C’est une aventure nouvelle pour moi et je suis toujours pudique envers mes émotions. Mario m’a aidée à avoir plus confiance en moi, à me laisser aller. Cette expérience m’a redonné la joie de vivre.»
La vie de Steffy n’a pas toujours été facile et il lui est difficile de regagner une véritable confiance en elle à cause de ces traumatismes. «On peut penser que je suis confiante par ce que je dégage, mais intérieurement, c’est différent. Il faut que je fasse semblant pour que ça arrive véritablement un jour. Ça avance tranquillement pas vite, comme on dit. Je vais y arriver.»
La décision de Mario Pelchat de la garder dans son équipe pour les directs lui a redonné un peu de cette confiance. «Ça m’a prouvé qu’il faut que je me fasse confiance, que je souris, que je prenne ma place. J’ai compris que tout ce que je me dis dans ma tête est faux. Quand je vis le moment présent et que je laisse sortir le beau en moi, les gens m’acceptent. J’ai tellement évolué depuis l’audition à l’aveugle. Déjà, je ne tremble plus sur scène. Je suis fière de mon parcours jusqu’à maintenant.»
Ils poursuivent l’aventure:
Équipe Corneille
Avril Roy-Jensen, 19 ans, Montréal
Équipe Marc Dupré
Sorrene, 18 ans, Saint-Jérôme
Équipe Marjo
Mélanie Haché, 48 ans, Île Lamèque (N.-B.)
Équipe Mario Pelchat
Steffy Beyong, 23 ans, Montréal